La Russie prévoit une croissance d'au moins 4,2% de son produit intérieur brut en 2011, a déclaré mercredi le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, dans son discours annuel devant la chambre basse du Parlement, le dernier avant les législatives de 2012.
"En 2010, le PIB a augmenté de 4%, le niveau le plus important de tous les pays du G8. Et pour l'année en cours, la prévision de croissance du PIB est de 4,2%", a-t-il précisé.
"Début 2012, les pertes liées à la crise (mondiale) auront été totalement compensées", a ajouté le Premier ministre russe.
"La crise est en recul sur tous les fronts", s'est-il félicité.
M. Poutine a par ailleurs annoncé que l'objectif de son gouvernement était de faire de la Russie d'ici à 2020 l'une des cinq principales économies du monde, avec un PIB par habitant de 35.000 dollars, un niveau supérieur à la France et à l'Italie.
Il a par ailleurs indiqué que le gouvernement s'attendait à une inflation comprise entre 6,5 et 7,5%.
"En mars, l'inflation a déjà commencé à baisser, et cette année nous nous attendons à ce que l'inflation ne dépasse pas 6,5-7,5%", a-t-il déclaré.
En 2010, l'inflation s'est établie à 8,8%, un niveau supérieur aux prévisions du gouvernement qui tablait alors sur une hausse des prix à la consommation de 8,5%.
L'optimisme de M. Poutine en la matière contraste cependant avec les prévisions du Fonds monétaire international qui, le 11 avril, estimait dans un rapport que la hausse des prix à la consommation serait de 9,3%. Le FMI prévoit cependant une croissance de 4,8% du PIB russe en 2011.
Le Premier ministre a aussi estimé que la Russie devait se développer sans "libéralisme injustifié" et de manière "stable" dans les dix ans à venir.
"Le pays a besoin d'une décennie de développement constant et stable. Sans secousses, sans expériences irréfléchies basées sur un libéralisme injustifié et sans démagogie sociale", a-t-il déclaré.
Il a également souligné que la faiblesse de l'Etat et de l'économie était "une menace pour la souveraineté nationale".
"Si un pays est faible, il y aura toujours quelqu'un qui viendra donner des conseils sur la direction à prendre", a-t-il estimé. "Ce n'est rien d'autre qu'un diktat brutal et une ingérence dans les affaires intérieures", a-t-il mis en garde.
La Russie espère attirer dans un "futur proche" des investissements directs étrangers (IDE) à hauteur de 60 à 70 milliards de dollars par an, a déclaré mercredi le Premier ministre russe Vladimir Poutine dans son discours annuel devant la chambre basse du Parlement.
"Nous voulons atteindre un niveau d'investissements directs étrangers à hauteur de 60-70 milliards de dollars par an dans un futur proche, et ensuite encore augmenter ce niveau", a-t-il déclaré, dans des propos retransmis à la télévision russe.
Les investissements directs étrangers (IDE) en Russie se sont établis à seulement 13,8 milliards de dollars en 2010, en baisse de 13,2%, selon le service des statistiques Rosstat.
Les IDE poursuivent leur recul, entamé en 2008. Ils avaient alors baissé de 2,8%, puis avaient plongé en 2009 de 41,1%, à 15,9 milliards de dollars, alors que la crise économique mondiale battait son plein.
Les investisseurs avaient alors retiré des milliards de dollars du pays pour les placer dans des endroits jugés plus sûrs.
M. Poutine présente pour la troisième fois le bilan annuel du gouvernement depuis qu'il est devenu Premier ministre en 2008.
La Russie va s'engager dans une longue période électorale qui culminera en mars 2012 avec une présidentielle, l'objet de toutes les spéculations.