La Banque de France a revu à la baisse sa prévision de croissance pour le premier trimestre 2011 à 0,7% contre 0,8% précédemment, dans une dernière estimation publiée vendredi, ce qui resterait la meilleure performance de l'économie française depuis sa sortie de récession.
Dans son enquête mensuelle de conjoncture, la Banque de France (BdF) a relevé un ralentissement de la progression de l'activité industrielle en mars, la production ayant été soutenue principalement par la fabrication de machines et équipements et l'agroalimentaire.
Elle souligne que les carnets de commandes se sont maintenus à un niveau élevé et table sur une poursuite de la croissance dans ce secteur à un rythme modéré pour les mois à venir.
Pour les services, la Banque de France note une progression de l'activité mais "de manière un peu moins soutenue, tirée par le travail temporaire et les services informatiques". Elle estime que les perspectives d'activité sont "favorables à court terme".
L'indicateur du climat des affaires, calculé à partir des réponses des chefs d'entreprise des principaux secteurs d'activité, s'est établi à 110 points en mars, comme les deux mois précédents, après 107 en décembre et celui des services à 103 points contre 102 en février.
Selon l'Institut nationale de la statistique (Insee), le moral des industriels français s'est nettement amélioré en mars, avec un progrès de 3 points par rapport au mois précédent qui le fait remonter à son plus haut niveau depuis fin 2007, à 109 points.
L'Insee table de son côté sur une "accélération de l'activité début 2011" en France avec un "rebond" de 0,6% de la croissance au premier trimestre (par rapport au dernier trimestre 2010), porté par l'industrie manufacturière, suivi d'un "ralentissement" à 0,4% au deuxième.
La France se situerait ainsi en milieu de tableau européen avec l'Allemagne en pole position (1,1% au premier trimestre, 0,6% au deuxième, selon l'Insee). Dans un entretien avec l'AFP jeudi soir, la ministre de l'Economie Christine Lagarde s'est félicitée de cette "révision à la hausse de la prévision initiale (de l'Insee) sur le premier trimestre, multipliée par deux".
Pour atteindre 2% de croissance en moyenne annuelle - la prévision du gouvernement réaffirmée jeudi par le Premier ministre François Fillon -, la France devrait afficher 0,7% à chacun des troisième et quatrième trimestres, selon l'Insee.
Christine Lagarde a par ailleurs revu en baisse la prévision de déficit public français pour 2011, ramenée à 5,7% du produit intérieur brut (PIB) contre 6% auparavant.