La Bourse de Paris a terminé mardi en légère baisse (-0,30%), reprenant son souffle après être revenue la veille à ses niveaux d'avant la catastrophe japonaise, et s'inquiétant des dissonances au sein de la communauté internationale sur les solutions à apporter en Libye.
Après avoir été orientée dans le vert toute la matinée, le CAC 40, dans le sillage de Wall Street, est reparti à la baisse.
Il a cédé 11,74 points à 3.892,71 points dans un volume d'échanges peu étoffé de 3,460 milliards d'euros.
Même hésitation sur les autres places européennes: Francfort a reculé de 0,52%, Londres de 0,41% et l'Eurostoxx 50 de 0,21%.
A Paris, "nous sommes revenus autour des 3.900 points", soit le niveau du CAC 40 avant le séisme et le tsunami dévastateurs du 11 mars au Japon, "il est normal que le marché reprenne son souffle", a résumé Frédéric Aubel, vendeur d'actions chez Global Equities.
Après avoir décroché violemment dans le sillage de la catastrophe nippone, l'indice a fortement rebondi ces trois dernières séances s'adjugeant près de 2,5% uniquement sur la journée de lundi.
"Le marché reste bien orienté à mesure que le risque d'explosion nucléaire s'éloigne", a commenté de son côté Yann Azuelos, gérant d'actions chez Meeschaert Gestion Privée.
La situation s'améliore lentement dans la centrale nucléaire accidentée de Fukushima et l'électricité a en partie été rétablie dans la salle de contrôle du réacteur 3.
"Le marché commence toutefois à s'inquiéter car la communauté internationale n'arrive pas à s'exprimer d'une seule voix sur la Libye", a remarqué M. Aubel.
Alors que la coalition internationale poursuivait ses frappes aériennes contre le régime de Mouammar Kadhafi, la Russie a, pour sa part, appelé à un cessez-le-feu immédiat et à des négociations politiques. Moscou s'était abstenu de voter la résolution 1973 de l'ONU autorisant le recours à la force en Libye, mais n'avait toutefois pas utilisé son droit de veto pour bloquer le texte.
Aucun indicateur macroéconomique n'a contribué à animer le marché.
Du côté des valeurs, les financières ont terminé en ordre dispersé. Crédit Agricole a signé la plus forte hausse du CAC 40 (+1,90% à 11,80 euros) mais BNP Paribas a cédé 1,15% à 52,57 euros et Axa 0,21% à 14,50 euros.
Elles avaient fortement progressé en début de séance après l'annonce des ministres européens des Finances qui sont tombés d'accord sur les contours du futur Fonds de soutien de la zone euro.
Ce mécanisme sera doté d'une base de capital de 700 milliards d'euros pour pouvoir prêter effectivement 500 milliards d'euros.
Le secteur automobile a pesé sur la tendance alors que Peugeot (-2,73% à 26,55 euros) a annoncé qu'une partie de sa production de moteurs devrait être prochainement perturbée à cause d'une rupture d'approvisionnement auprès d'un de ses fournisseurs japonais.
Renault a perdu 2,64% à 37,73 euros, Michelin 1,99% à 58,60 euros. Hors CAC 40, Valeo a cédé 3,36% à 39,26 euros et Faurecia 2,38% à 25,20 euros.
Technip a signé l'une des plus fortes hausses du sbf 120 (+1,80% à 71,41 euros) après avoir remporté auprès de la société émiratie Taqa Bratani un contrat d'installation de conduites sous-marines.
Latécoère a bondi de 8,51% à 9,69 euros grâce à des rumeurs de reprise de l'équipementier aéronautique.
Scor s'est adjugé 1,48%, bénéficiant du relèvement de recommandation du suisse UBS à "acheter" contre "neutre" auparavant.