La Bourse de Paris évoluait en repli lundi à la mi-journée, écartée entre le rebond du secteur bancaire et la débâcle des valeurs énergétiques, en raison des risques de catastrophe nucléaire au Japon.
A 12H52 (11H52 GMT), l'indice parisien perdait 0,39% (-15,61 points) à 3.913,07 points dans un volume d'échanges nourri de 2,35 milliards d'euros.
Comme la plupart des marchés en Europe et en Asie, la Bourse de Paris résiste plutôt bien au climat d'inquiétudes liées à la situation au Japon.
La situation après l'accident dans la centrale japonaise de Fukushima est toutefois "préoccupante" et on ne peut désormais écarter le scénario d'une catastrophe nucléaire, a affirmé lundi le ministre de l'Industrie Eric Besson.
Les valeurs les plus touchées par ces craintes étaient celles du secteur énergétique, dont le poids lourd de la cote EDF (-4,79% à 29,11 euros).
Hors CAC 40, le certificat d'investissement d'Areva lâchait 8,87% à 31,76 euros, les opérateurs craignant une catastrophe nucléaire au Japon qui pourrait retarder les projets de nouvelles centrales en France et à l'étranger.
"Au-delà du drame humain, cette catastrophe naturelle implique une moindre croissance mondiale et une augmentation des délais de livraison industriels (risque de pénurie), donc plus d'inflation. Une source d'incertitude supplémentaire pour les marchés", pointent les analystes d'Aurel.
Ces inquiétudes étaient contrebalancées par des nouvelles rassurantes de la zone euro, puisque les 17 se sont mis d'accord pour renforcer le Fonds de soutien aux pays en difficulté et d'assouplir les conditions du plan de sauvetage à la Grèce, dans l'espoir de rassurer des marchés.
"Si ces annonces sont rassurantes dans leur ensemble, elles vont devoir être validées par les Parlements maintenant", rappelle François Duhen du CM-CIC.
Le secteur financier, qui pèse lourd au sein de l'indice vedette parisien, rebondissait: Crédit Agricole grimpait de 4,07% à 12,13 euros, Société Générale de 3,37% à 48,32 euros et BNP Paribas de 2,39% à 54,41 euros.
Hors CAC 40, Dexia bondissait de 6,20% à 3,05 euros.
Autres valeurs en forme: les énergies vertes qui profitaient de la défiance pour le secteur nucléaire. EDF EN gagnait 4,27% à 33,18 euros et Theolia (éolien) 3,39% à 1,22 euro.
A l'inverse, le secteur du luxe, très prisé des consommateurs japonais, souffrait: LVMH perdait 3,54% à 106,10 euros et Hermès 2,45% à 149,30 euros.
"Le marché japonais est un marché important du luxe (soit 11% du marché mondial)" et les grands groupes européens du secteur réalisent en moyenne 5 à 21% de leur chiffre d'affaires sur ce marché", souligne Mérav Atlani, du CM-CIC Securities.