Le comité chargé par les autorités boursières d'étudier le "krach éclair" en mai à Wall Street a recommandé vendredi l'élargissement des mesures de coupe-circuits actuelles à un plus grand nombre d'actions et l'adoption de mesures pour encadrer l'évolution des cours.
Ce bref plongeon du Dow Jones de près de 1.000 points, le 6 mai dernier, a eu pour "net effet" d'ébranler la confiance des investisseurs, expliquent ces experts dans un rapport.
Ils ont été chargés par le régulateur boursier, la Securities and Exchange Commission (SEC), et par celui des marchés de produits dérivés, la Commodity futures trading Commission (CFTC), de présenter des pistes pour restaurer cette confiance.
Ce comité dit approuver l'adoption par la SEC, depuis cette débâcle, de systèmes de coupe-circuit, appliqués aux 1.000 principales valeurs américaines (Russel 1.000). La cotation d'une valeur est désormais suspendue provisoirement si elle évolue de plus de 10% en cinq minutes.
Mais il se dit "inquiet de l'application limitée des pauses", qui "ne répondent pas aux mouvements extrêmes potentiels de nombreux titres plus petits et moins liquides". Il recommande donc l'expansion de cette mesure "à toutes les actions cotées, à l'exception de celles les moins échangées".
Il propose également, en complément de ces mesures, la création d'un système d'encadrement des ordres placés sur les valeurs qui font l'objet d'une forte variation. A partir d'un pourcentage d'évolution donné, seuls les ordres dans une fourchette limitée seraient acceptés.
En outre, les experts proposent d'élargir le coupe-circuit général, qui impose l'interruption de tous les échanges sur le marché quand un indice boursier chute de manière trop marquée. Ils estiment aussi qu'il devrait s'appliquer au Standard & Poor's 500 et non au Dow Jones, composé de seulement 30 valeurs, comme c'est le cas actuellement.
Le système impose une suspension temporaire de tous les échanges quand l'indice perd plus de 10%: une heure si cette limite est atteinte avant 14H00, une demi-heure entre 14H00 et 14H30. Si, après la reprise des cotations, la chute va jusqu'à 20%, d'autres pauses sont décrétées.
La durée de ces suspensions devrait être réduite "vu l'évolution spectaculaire de la vitesse des échanges", selon le document, qui rappelle que le système actuel a été mis en place en 1987.
Elles devraient pouvoir être déclenchées jusqu'à 15H30, est-il ajouté. La clôture intervient à 16H00.
Le comité estime également que les régulateurs devraient réfléchir à l'adoption de mesures destinées à garantir la liquidité, afin d'éviter que le retrait de nombreux opérateurs ne provoque des mouvements anormaux.
Par exemple, les frais de transactions des différentes plateformes pourraient être modifiés en fonction des volumes: augmentés en cas d'un nombre particulièrement élevé d'ordres, et réduits en cas de faibles échanges. Cela permettrait de mieux réguler les flux considérables d'échanges commandés par des programmes informatiques ("high frequency trading"), dont le rôle grandissant attire la méfiance des régulateurs.
Autre mesure proposée pour s'adapter à ces algorithmes mis en place par les maisons de courtage: leur imposer davantage de frais pour les ordres fictifs (placés et ensuite annulés).