(AOF / Funds) - "La reprise de l'économie américaine continue de s'accélérer et devrait s'accompagner d'une amélioration de la croissance de l'emploi ainsi que d'une hausse des taux d'intérêt en 2011", note Robert Wescott ancien conseiller du président Bill Clinton sur les questions de politique économique (entre 1999 et 2001) et membre du comité d'allocation d'actifs de Pioneer Investments (depuis janvier 2010).
Robert Wescott croit que les analystes sous-estiment probablement le risque d'un repli prononcé des marchés financiers internationaux si le débat au Congrès sur un relèvement du plafond de la dette fédérale des Etats-Unis aboutit à une impasse au printemps.
"Je pense que le consensus évalue peut-être à 1% la probabilité d'une grave crise politique, assortie d'une paralysie gouvernementale et d'éventuelles perturbations des émissions obligataires aux Etats-Unis. Ce risque ne me paraît pas très élevé mais je suis convaincu qu'il est nettement plus significatif que les marchés et les analystes ne l'anticipent actuellement."
"Le plafond de la dette fixé à 14.300 milliards de dollars devrait être dépassé entre la fin du mois de mars et la mi-mai si la tendance actuelle se poursuit. Par conséquent, les Républicains sont susceptibles d'exiger de futures réductions drastiques des dépenses publiques en contrepartie de leur soutien en faveur d'un relèvement du plafond de la dette."
"Compte tenu de l'endettement intenable des Etats-Unis, il suffirait de peu de choses, au cas où les discussions concernant le plafond de la dette s'envenimeraient, pour susciter la crainte d'un défaut de paiement et entamer la confiance des investisseurs à travers le monde. En cas de perte de confiance, le risque pourrait se propager rapidement à l'ensemble des marchés financiers, des actions aux obligations, en passant par les devises et les matières premières."
Cependant, Robert Wescott a insisté sur plusieurs facteurs clés laissant penser que la croissance de l'emploi aux Etats-Unis pourrait s'accélérer dans le courant de l'année 2011 : "le nombre de nouvelles demandes d'allocations chômage aux Etats-Unis a reculé de manière assez régulière ces quatre derniers mois, ce qui laisse entrevoir un redressement des marchés de l'emploi".
"Le dernier baromètre Business Roundtable du sentiment des PDG des principales sociétés américaines sur les perspectives économiques fait apparaître qu'un pourcentage record de PDG compte embaucher davantage au cours des six prochains mois. Les enquêtes réalisées auprès des petites entreprises américaines montrent qu'elles projettent de recruter davantage en 2011, soit la première hausse en trois ans."
"En plus d'accroître les risques inflationnistes, les déficits budgétaires colossaux nuisent à l'investissement privé en exerçant des pressions haussières sur les taux d'intérêt. En l'absence d'une croissance de son économie, un pays éprouve des difficultés extrêmes à régler un problème d'endettement. Aujourd'hui, l'accélération de la reprise économique donne aux Etats-Unis l'occasion de s'attaquer à leur déficit budgétaire. Pour ce faire, le gouvernement devra cependant être animé d'une forte volonté politique."
"Les obligations d'Etat core affichent des rendements peu attrayants, qui sont retombés à des plus bas historiques en anticipation d'achats massifs d'actifs par les principales banques centrales. Notre préférence va aux actifs risqués", ajoute le communiqué quant aux perspectives d'allocations.
"Le marché américain est la pierre angulaire de notre exposition aux obligations d'entreprises. Moins tiré par le secteur bancaire que le marché européen, il offre des spreads qui compensent le taux de défaut prévisible." Sur les actions américaines, "les bénéfices devraient s'accroître en 2011, dans la mesure où les entreprises continuent à maîtriser leurs coûts sur fond de productivité élevée et où les ventes à l'étranger viennent compléter la demande intérieure".
Sur les actions européennes, "nous pensons que l'exposition significative à la demande étrangère de plusieurs sociétés basées en Europe maintiendra la croissance bénéficiaire en 2011 et réduira leur vulnérabilité à la crise de la dette souveraine". "Moteur de la croissance de l'économie mondiale, l'Asie (hors Japon) demeure un marché stratégique dans notre scénario de dynamisme économique."