(AOF / Funds) - "Le fait qu'Axel Weber ne sera pas le prochain patron de la BCE a soutenu les contrats court terme euro. Axel Weber est en effet un des membres les plus hawkish du conseil. Mais l'impact de cette annonce n'a été que provisoire. La question que se posent les investisseurs actuellement est la suivante : faut-il augmenter le taux repo dès cette année ? L'amélioration de la conjoncture, encore confirmée par le dernier bulletin mensuel de la BCE, et une inflation à 2,4% (selon le flash estimate de janvier) militent a priori dans ce sens", note Natixis.
"Mais c'est oublier que cette inflation est exclusivement importée, qu'il n'y a pas d'effet de second tour. Au reste, l'inflation sous-jacente n'est que de 1,1%. Et la croissance devrait progressivement s'essouffler. En moyenne annuelle, elle ne devrait pas dépasser 1,2% cette année. Par ailleurs, si certains pays de la zone euro vont bien, d'autres, en quasi-déflation, auraient beaucoup de mal à supporter un durcissement des conditions monétaires (parce que, compte tenu des intentions de la Fed, l'euro s'apprécierait)."
"Enfin, une hausse des taux directeurs conduirait forcément à une hausse des rendements obligataires, ce qui compliquerait grandement la tâche des pays européens en difficulté budgétaire. Autrement dit, aussi longtemps que cela ne sera pas nécessaire (aussi longtemps qu'il n'y aura pas de passthrough), la BCE ne devrait pas modifier ses taux. A noter la nouvelle forte hausse de l'Eonia, liée notamment à une augmentation significative des facteurs autonomes."
"La BoE est, en apparence, dans une situation plus inconfortable. L'inflation est très élevée (3,7%) et les derniers chiffres de conjoncture ne sont pas mauvais. Beaucoup craignent qu'elles soient behind the curve. Le marché pense qu'elle augmentera ses taux quelque part mi-2011. Là encore, nous pensons qu'il a tort : les causes de l'inflation élevée sont connues et non récurrentes ; la croissance devrait ralentir, certains (Soros) prédisent même une seconde récession. Enfin, le marché obligataire ne dit pas (pas encore) que la BoE n'est plus crédible (les spreads Gilt-Bund et Gilt-Tnote sont à peu près stables depuis deux mois)."