Les futures sur indices prédisent une ouverture en modeste recul des marchés actions américains. Les investisseurs privilégient la prudence avant la publication de deux indicateurs économiques importants, parmi lesquels l'indice des directeurs d'achats dans le secteur des services et les commandes à l'industrie pour le mois de décembre aux Etats-Unis. Une demi-heure avant l'ouverture, les futures sur indices Nasdaq 100 et S&P 500 se replient respectivement de 0,34% à 2 311,75 points et de 0,25% à 1 296,80 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont terminé en ordre dispersé, quoique très proches de l'équilibre. Les investisseurs sont restés prudents au lendemain des plus hauts de deux ans et demi atteints par le Dow Jones et le S&P500. Cette prudente a été confortée par le climat de crainte lié aux troubles politiques en Egypte et à ses conséquences dans le reste du Moyen-Orient. L'enquête ADP a montré une amélioration du marché de l'emploi en janvier. Les chiffres officiels seront publiés vendredi. Au final, le Dow Jones a gagné 0,05% à 12 041,97 pts. Le Nasdaq Composite a cédé 0,04% à 2750,16 points.
Les chiffres macroéconomiques
La productivité a progressé de 2,6% au quatrième trimestre aux Etats-Unis, contre une hausse de 2% attendue par les analystes. Au troisième trimestre, la productivité avait progressé de 2,4% (chiffre révisé de + 2,3%).
Les coûts unitaires du travail ont reculé de 0,6% au quatrième trimestre aux Etats-Unis, là où les analystes attendaient une hausse de 0,3%. Au troisième trimestre, ces coûts avaient reculé de 0,1%.
415 000 inscriptions au chômage ont été enregistrées la semaine dernière aux Etats-Unis, ce qui est légèrement inférieur au consensus Reuters de 420 000. Le chiffre de la semaine précédente a été rehaussé de 454 000 à 457 000.
L'indice des directeurs d'achat dans le secteur des services pour janvier et les commandes à l'industrie pour décembre sont publiés à 16h.
Les valeurs à suivre
BROADCOM
Broadcom, le spécialiste des puces pour le secteur des télécoms, a dévoilé des perspectives décevantes. Au quatrième trimestre, le groupe a généré un bénéfice net de 266 millions de dollars, soit 47 cents par action, à comparer avec 59 millions de dollars, ou 11 cents par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 75 cents, soit un cent de mieux que le consensus Thomson Reuters. Le chiffre d'affaires a augmenté de 45% à 1,95 milliard de dollars.
ELECTRONIC ARTS
L'éditeur de jeux vidéo Electronics Arts est attendu en nette hausse à Wall Street après avoir annoncé 600 millions de dollars de rachat d'actions. Au troisième trimestre, clos fin décembre, le groupe a essuyé une perte nette de 322 millions de dollars, soit 97 cents par action, à comparer avec une perte de 82 millions de dollars, ou 25 cents par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le groupe a dégagé un bénéfice net de 59 cents par action, supérieur de 2 cents au consensus Thomson Reuters.
HERSHEY
L'américain Hershey a publié au titre du quatrième trimestre un bénéfice net de 135,5 millions de dollars contre 126,8 millions sur la même période l'an dernier. Rapporté au nombre d'actions, le résultat a atteint 59 cents contre 55 cents un an auparavant, soit une hausse de 6,5%. Les recettes du chocolatier ont par ailleurs progressé de 5,4% à 1,48 milliard de dollars sur la période, grâce à une hausse des volumes.
MANPOWER
Manpower a publié une perte de 350,4 millions de dollars au quatrième trimestre, soit 4,29 dollars par action. L'an dernier, le groupe d'intérim avait enregistré un bénéfice net de 29,1 millions de dollars, soit 37 cents par action. Cette perte s'explique par une charge de réorganisation de 428,8 millions de dollars passée sur le quatrième trimestre. Sans tenir compte de cette charge, les résultats du groupe font ressortir un bénéfice par action de 66 cents, soit 5 cents de plus que prévu par le consensus Thomson Reuters.
TIME WARNER
Le groupe de médias Time Warner a présenté des résultats supérieurs aux attentes grâce à ses activités de télévisions et de magazines. Au quatrième trimestre, le groupe a généré un résultat net de 769 millions de dollars, soit 68 cents par action, à comparer avec 631 millions de dollars, soit 52 cents par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 67 cents, soit 5 cents de plus que le consensus Factset. Le chiffre d'affaires augmenté de 8% à 7,8 milliards de dollars, également supérieur aux attentes de Wall Street de 7,5 milliards de dollars.
WHIRLPOOL
Whirlpool, le premier fabricant d'électroménager mondial, a annoncé mercredi un bond de 80% de son bénéfice au quatrième trimestre et une hausse de ses prix de vente pour compenser la hausse des coûts des matières premières telles que l'acier, le plastique et la peinture. Le groupe a réalisé un bénéfice net de 171 millions de dollars, ou 2,19 dollars par action. Hors exceptionnels, le BPA ressort à 2,11 dollars, inférieur au consensus qui le prévoyait à 2,26 dollars. En revanche, le chiffre d'affaires a progressé de 4% à 5 milliards de dollars, au-dessus du consensus de 4,8 milliards.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Productivité : elle mesure la variation de la production sur une période donnée, une heure par exemple. La productivité permet d'apprécier l'efficacité d'une économie. Aux Etats-Unis, elle est publiée chaque trimestre pour le secteur non agricole en même temps que les coûts salariaux unitaires. Ces derniers sont considérés comme un bon indicateur avancé des tensions inflationnistes. En effet, les salaires constituent une part importante des coûts de revient d'un produit ou d'un service.
Ces deux statistiques sont publiées ensemble car si les augmentations des salaires peuvent provoquer une hausse de l'inflation, l'accroissement de la productivité peut permettre aux entreprises de les financer sans relever leurs prix.
ISM (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers.
Le volet le plus attendu de ce "Report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie.