(AOF / Funds) - "A mes yeux, rien ou presque ne semble pouvoir empêcher la formation d'une bulle dans les économies émergentes. La situation de ces pays est, à plus d'un titre, nettement plus encourageante que celle des marchés développés : gouvernements solvables, démographie généralement plus favorable, important potentiel de rattrapage en termes de revenus", note Dylan Grice de Société Générale Cross Asset Research.
"Par ailleurs, les banques centrales des pays émergents ont eu tendance par le passé à maintenir une politique monétaire trop accommodante pendant trop longtemps en période de sortie de récession (et même en toutes occasions, à vrai dire) et l'abondance de liquidités conjuguée à des caractéristiques solides produit d'étranges effets, notamment la formation de bulles.
"Certains affirment même que les marchés émergents sont déjà en proie à une bulle. L'émission par le Mexique l'année dernière d'obligations 100 ans à 6% (Mexique, 100 ans, 6% !!!) se rapproche à l'évidence plus d'une exubérance irrationnelle que d'un désespoir irrationnel. Notons toutefois que si, selon une approche globale, les marchés actions ne paraissent pas attrayants, ils ne semblent pas non plus chers. (...) les marchés boursiers des pays émergents pourraient doubler s'ils venaient à renouer avec leurs niveaux de valorisation d'avant le krach."
"L'un des moyens de se couvrir contre l'inflation d'une bulle consiste, plutôt que d'attendre son éclatement, à acheter en dehors de la monnaie des options d'achat sur indices boursiers. Les calls sont d'ordinaire moins chers que les puts car, selon moi, la peur est une émotion plus intense que la cupidité et les événements extrêmes de probabilité 0 ou 1 (régis par la loi de Kolmogorov) sur les marchés boursiers tendent à être baissiers. (...) cette différence (ou skew, la différence entre la volatilité implicite des puts et des calls) atteint presque des plus-hauts historiques, à environ 4,5 points de volatilité."
"En d'autres termes, le potentiel de hausse est particulièrement bon marché (presque au plus bas historique) par rapport au potentiel de baisse. Si vous pouviez acheter des options d'achat 2 ans 30-35% en dehors de la monnaie pour 130 pb par an, vous obtiendriez une valeur raisonnable ; bien entendu cet achat pourrait aussi ne rien vous coûter ou même avoir un coût négatif si vous décidiez de vendre des puts pour financer votre achat et vous pourriez faire en sorte que votre risque baissier corresponde à celui inhérent à la détention de titres, mais je ne suis pas un spécialiste des produits dérivés ."