
Le moral des industriels français a poursuivi sa remontée en janvier, avec un net bond de six points par rapport au mois précédent à 108 points, signe selon des économistes que la croissance a probablement été plus forte que prévu fin 2010.
"Selon les chefs d'entreprise interrogés en janvier 2011, la conjoncture industrielle s?est nettement améliorée: l'indicateur synthétique du climat des affaires se redresse fortement", relève l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans un communiqué.
Cet indicateur, qui s'était effondré comme d'autres lors de la crise mondiale, se situe désormais huit points au-dessus de sa moyenne de longue période. Surtout, "il s'agit là du meilleur résultat depuis le premier trimestre 2008, soit avant le début de la +grande récession+", souligne Alexander Law, économiste au cabinet d'études Xerfi.
Pour Mathilde Lemoine, chef économiste de la banque HSBC, l'ampleur de la hausse, "inattendue", suggère que la progression de l'activité économique fin 2010 "pourrait avoir été bien plus forte qu'attendu". "Cela laisse aussi penser que la production industrielle va continuer à augmenter début 2011, même si le rythme de la croissance économique ne devrait pas accélérer, à cause de la fin de la prime à la casse dans l'automobile", ajoute-t-elle.

En effet, note Victoire Dumaine-Martin, de Natixis, l'embellie de janvier est surtout liée au rebond de la production automobile fin 2010. "Mais par la suite, nous pensons toujours que la production industrielle devrait décélérer de manière assez significative en 2011, notamment dans l'automobile", poursuit-elle.
Selon cette économiste, il est toutefois "difficile d'évaluer l'étendue et le timing précis du ralentissement", car si la demande intérieure devrait rester molle, la vigueur de l'économie allemande devrait soutenir les exportations et donc la production industrielle françaises.
"Si le pire de la crise est passée", conclut Alexander Law, "les incertitudes restent légion dans un ENVIRONNEMENT conjoncturel plus marqué par l?austérité que par la célérité de l?activité".
Dans le détail, les entrepreneurs de l?industrie manufacturière estiment que leur activité passée a progressé.
Les stocks de produits finis sont toujours jugés faibles, ce qui peut signifier qu'ils auront tendance à accroître la production pour les recomposer.
Les carnets de commandes globaux comme étrangers, longtemps vides, se regarnissent nettement et sont désormais considérés comme supérieurs à leurs niveaux moyens, explique l'Insee.
Du coup, l?activité au cours des prochains mois resterait dynamique: les perspectives personnelles de production se redressent de nouveau. Et les industriels pensent aussi que l'activité en général est sur la bonne pente.