(AOF / Funds) - "Après avoir brièvement plongé sous les 40 dollars le baril, au coeur de la crise financière à la fin 2008, le pétrole a ensuite entamé une forte remontée, grâce notamment aux importantes réductions de production des membres de l'Opep, soit 5 millions de barils par jour (Mb/j) en moins entre septembre 2008 et février 2009 sur une base de 30 Mb/j. Cependant, depuis maintenant 12 mois, les prix du pétrole évoluent dans une fourchette de 70 à 85 dollars, alors que les prévisions de croissance du PIB mondial et de la demande de pétrole sont régulièrement révisées à la hausse", écrit EdRAM.
"Pour expliquer le manque de direction sur les cours du pétrole, il faut en fait se tourner vers les stocks de pétrole. Ceux-ci ont atteint des niveaux historiquement élevés sous l'impulsion de la production des pays hors Opep qui a surpris à la hausse après des années de déception. Si les données récentes sont encourageantes car elles font apparaître une baisse des stocks au niveau de l'OCDE, ces derniers sont encore trop élevés pour permettre une hausse plus importante des cours du pétrole."
"Nous pensons néanmoins que l'année 2011 verra les prix du pétrole se fixer dans une nouvelle fourchette plus élevée (de 80 à 95 dollars le baril). La croissance de la production non-Opep sera en effet beaucoup plus limitée (en hausse de 0,9% à 53 Mb/j contre +1,7% en 2010), permettant une baisse plus importante des stocks.
"Du côté du gaz naturel, le développement récent à grande échelle de la production de gaz de schiste aux Etats-Unis (cette production représente déjà 20% de la production gazière du pays) a bouleversé les fondamentaux avec une surabondance de production au moment où le marché voyait arriver la production de GNL, notamment du Qatar, et la demande industrielle ralentissait. Nous n'anticipons pas de rebond significatif des prix du gaz à HORIZON douze mois."
"Eléments incontournables du processus d'industrialisation et d'urbanisation des pays en développement (Chine, Inde, ...), les métaux non-ferreux (cuivre, aluminium, nickel, etc.) et autres produits de base (minerai de fer, charbon à coke, à vapeur, acier, ...) ont enregistré des rebonds divers suite à la crise. La demande a été principalement portée par la Chine tout au long de l'année 2009. Les mesures visant à prévenir la formation d'une bulle immobilière en Chine et le manque de momentum sur la reprise américaine ont eu tendance à peser sur la demande dans la première partie de l'année 2010."
"Néanmoins, la vigueur des marchés finaux en Chine, alliée aux mesures visant à limiter les dépenses énergétiques à court terme, va obliger le pays à relancer les importations de matériaux de base. En parallèle, les conséquences du nouvel assouplissement monétaire aux Etats-Unis (Quantitative Easing) mettent la pression sur le dollar, renforce les perspectives du retour d'un ENVIRONNEMENT inflationniste et accentue le momentum positif sur les prix des matières premières."
"L'augmentation du prix des matières premières agricoles s'explique par le besoin de produire toujours plus sur des terres arables qui ne sont pas extensibles à souhait. Ce facteur structurellement positif est en plus renforcé par des éléments climatiques (sécheresses ou au contraire inondations de zones productrices) et géopolitiques (décision russe de ne plus exporter de blé suite aux incendies de cet été)."
"La grande différence avec les autres matières premières est la capacité de réaction plus rapide de l'offre à un prix élevé ; en effet, s'il s'écoule plusieurs années entre la découverte d'un gisement minier et sa mise en production, un agriculteur peut quant à lui modifier d'une saison à l'autre ce qu'il fait pousser sur son champ pour maximiser ses revenus. Dans ce contexte, il nous semble donc plus opportun d'investir dans les sociétés fournissant les services requis par les agriculteurs (semences, pesticides, engrais, équipement) quel que soit son choix de culture. Les sociétés productrices de potasse nous semblent à privilégier en raison de l'amélioration des volumes de vente et de la faiblesse des stocks."
Sur l'or, le gestionnaire affirme que "les fondamentaux de ce métal n'ont jamais été aussi bons". "Du côté de la demande, si les applications traditionnelles (bijouterie et électronique) pâtissent de la crise, la demande dite d'investissement progresse fortement portée par les craintes liées à la valeur des devises et la stabilité du système financier dans son ensemble. L'or étant toujours aussi peu détenu, le potentiel de collecte reste grand. L'offre souffre au contraire du manque de croissance des volumes des grands groupes et de la disparition des ventes des banques centrales."
"Ces dernières sont en effet devenues nettes acheteuses. Finalement, seul le recyclage permet d'équilibrer l'offre à la demande, mais pour que ce pan de l'offre poursuive sa croissance, le cours de l'or doit lui aussi continuer d'augmenter. Le marché de l'or est structurellement porteur et nous envisageons donc un cours de l'or encore plus élevé dans les années à venir. L'or représente aujourd'hui 11% du fonds."