Rassurée par la Banque centrale européenne (BCE), la Bourse de Paris devrait la semaine prochaine mettre de côté ses inquiétudes concernant les dettes souveraines en zone euro pour se concentrer de nouveau sur les données macroéconomiques et repartir à la hausse.
Lors d'une semaine en dents de scie qui avait très mal débutée, le CAC 40 a finalement progressé de 0,59% pour terminer vendredi à 3.750,55 points.
La hantise d'une propagation de la crise de la dette à d'autres pays de la zone euro après la Grèce et l'Irlande, a fortement secoué les marchés en début de semaine avant l'intervention de la BCE.
La Banque centrale européenne (BCE) a finalement pris les choses en main pour calmer les marchés, en rachetant ces derniers jours de grandes quantités de dette publique, essentiellement portugaise et irlandaise, et grecque dans une moindre mesure.
L'institution a par ailleurs opté pour la prolongation de son dispositif de refinancement à taux fixe et illimité sur trois mois en faveur des banques de la zone jusqu'à fin mars 2011.
"Maintenant que Trichet a éteint le feu du côté des dettes européennes, les investisseurs vont se reconcentrer sur des chiffres macroéconomiques, qui sont encourageants ces derniers temps et les publications d'entreprises globalement satisfaisantes", explique Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse.
Lors des deux dernières semaines, la crise de la dette a obnubilé les investisseurs qui ont occulté des nouvelles plutôt rassurantes sur le plan macroéconomique à l'exception des chiffres décevants du chômage américain publiés vendredi.
Le Livre beige de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), publié mercredi, a indiqué que la situation de l'économie américaine continuait "de s'améliorer, dans l'ensemble".
Ainsi, "il semble bien que le scénario du +double dip+ (schéma d'une rechute de l'économie mondiale après la phase de croissance qui a suivie la crise financière) qui inquiétait fortement les marchés il y a encore peu de temps soit derrière nous", indique Christian Parisot, stratégiste chez Aurel.
Certains analystes se prennent même à rêver pour le CAC 40 d'une forte progression d'ici à la fin de l'année qui permettrait à l'indice de tutoyer les 4.000 points.
"Le scénario d'un CAC 40 proche des 4.000 points, qui semblait inatteignable en début de semaine a fait son retour dans un coin de la tête des investisseurs", affirme M. Pichard.
Toutefois, le marché devrait resté très volatil dans les jours qui viennent, chaque déclaration étant susceptible de faire varier l'indice très rapidement.
Par ailleurs, la crise de dette marque une pause mais va rester la toile de fonds des marchés pour encore de nombreuses semaines et peut resurgir à tout moment.
"Aussi longtemps qu'une solution pérenne ne sera pas trouvée concernant les problèmes de dettes souveraines, cette problématique va continuer à hanter les marchés", prévient Frédéric Buzaré responsable de la gestion actions chez Dexia AM.
Dans cette optique, le marché pourrait prêter une attention plus soutenue qu'à l'accoutumée aux données macroéconomiques venues des pays fragiles de la zone euro.
"Si ces derniers affichent des statistiques favorables alors cela rassurera le marché, qui pourra se dire que les programmes d'austérité vont aboutir. Pour l'instant le marché met en doute surtout la capacité de croissance des pays européens", ajoute ce dernier.