
Après avoir passé une semaine, écourtée par Thanksgiving, sous la pression de la crise budgétaire européenne, Wall Street va surveiller les chiffres des ventes du week-end, le plus important en terme de consommation aux Etats-Unis.
Sur la semaine écoulée, l'indice Dow Jones a abandonné 1,0% à 11.092,00 points et l'indice élargi Standard and Poor's 500 0,86% à 1.189,40 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a en revanche progressé de 0,65% à 2.534,56 points.
"Ce marché est prêt à commencer à regarder vers l'avant en termes de progression de la croissance, et certains des facteurs extérieurs vont commencer à se dissiper", estime Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
Comparé aux places européennes, Wall Street a relativement bien résisté aux influences négatives venues des craintes de resserrement monétaire en Chine, de tensions géopolitiques avec la Corée du Nord, et surtout de contagion de la crise budgétaire européenne. Sur la semaine, l'Eurostoxx 50 a reculé de près de 4%.
Les inquiétudes macroéconomiques ont poussé le dollar à un plus haut depuis deux mois face à l'euro, mettant sous pression les marchés de matières premières et, en Bourse, les valeurs liées à ces secteurs.
Le marché a toutefois enregistré un net rebond mercredi, avant la journée fériée de Thanksgiving, grâce au soutien d'indicateurs américains encourageants, en particulier au niveau de l'emploi.
Une journée de bon augure avant une semaine riche en indicateurs, même si vendredi la crise budgétaire européenne a repris la main sur le marché au cours d'une séance écourtée et peu animée.
"Les nouvelles économiques aux Etats-Unis vont s'améliorer petit à petit", estime Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
Les analystes se montraient optimistes avant la publication mardi de l'indice d'activité économique de la région de Chicago, ou encore des indices ISM dans l'activité manufacturières (mercredi) et des services (vendredi).
L'emploi sera à l'honneur avec les chiffres officiels de novembre publiés en fin de semaine.
"Les choses devraient s'améliorer étant donné que les chiffres hebdomadaires ont été positifs", explique Gregori Volokhine.
Toutefois "l'indicateur le plus important ne sera peut-être pas un chiffre officiel, mais le sentiment que l'on va retenir des ventes de commerce sur les quatre ou cinq jours" qui suivent Thanksgiving, ajoute l'analyste.
C'est le week-end le plus important aux Etats-Unis pour la distribution. Les soldes se multiplient entre "Black Friday" et "Cyber Monday", provoquant la frénésie chez les consommateurs américains.
Les attentes étaient optimistes, les analystes tablant sur une progression par rapport à l'année passée.
"Si on veut voir la fameuse hausse de fin d'année (traditionnelle sur les marchés boursiers, ndlr), il ne faut pas l'attendre ailleurs que du côté de la consommation", estime Gregori Volokhine: elle représente 70% de la croissance américaine.
Le marché gardera un oeil sur l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board mardi.
D'une manière générale, la Bourse américaine restait résistante.
"Il y a le facteur Bernanke (les mesures d'assouplissement quantitatif mises en place par la Réserve fédérale, présidée par Ben Bernanke, pour soutenir l'économie, ndlr) pour soutenir le marché, donc il n'y a pas de tendance à la baisse. Il reste à voir si l'on peut trouver un élan à la hausse", observe Mace Blicksilver.
Grain de sel dans ce mécanisme, les taux obligataires, que la Fed souhaite faire baisser, se maintiennent à des niveaux élevés, non loin de 3% pour le bon du Trésor à 10 ans, souligne tout de même l'analyste.
Le Livre Beige de la Réserve fédérale sera publié mercredi.