(AOF / Funds) - "Cette semaine, les marchés actions ont consolidé, et n'ont réservé qu'un accueil tiède aux chiffres positifs du marché du travail américain. Cette réaction pourrait traduire des craintes quant à l'intention de la Réserve fédérale de se montrer plus flexible au travers de son nouveau plan d'assouplissement quantitatif (dit QE II), car la publication de statistiques supérieures aux anticipations pourrait entraîner moins d'achats d'obligations que prévu, ce qui restreindrait alors le volume de liquidités supplémentaires injecté dans l'économie", relève BNP IP dans sa note hebdomadaire.
"Les marchés avaient réagi très favorablement à l'annonce d'un second train de mesures d'assouplissement quantitatif, si bien que toute révision de ce programme pourrait les décevoir à ce stade du cycle. Depuis l'annonce du plan baptisé QE II, les rendements obligataires se sont tendus."
"Cette tendance est en partie liée à l'amélioration des statistiques économiques, mais également à l'accroissement des anticipations d'inflation dans le cadre du programme QE II. Naturellement, la hausse des rendements réduit l'impact probable des nouvelles mesures visant à soutenir l'économie atone des tats-Unis. La BCE n'a pas commenté ce nouveau programme, mais dans d'autres pays comme l'Allemagne ou la Chine, les autorités ont résolument exprimé leur désaccord."
"Certes, la BCE ne peut se permettre de critiquer ouvertement la Fed, mais nous doutons qu'elle soit satisfaite de la politique de son homologue américaine. Nous avons renforcé notre exposition aux marchés actions de sous-pondérée à neutre compte tenu de l'évolution de notre opinion concordante sur le cycle économique. L'état de surachat du marché continue de nous préoccuper. Nous avons réduit la surpondération de l'Europe par rapport aux tats-Unis et les deux régions font désormais l'objet d'une exposition neutre, car l'euro s'apprécie et les actions américaines ont tendance à surpasser leurs homologues européennes à cette époque de l'année."
"Nous avons renouvelé la surpondération des actions émergentes, et avons allégé notre position en liquidités à neutre pour renforcer l'allocation aux marchés actions. Le marché du travail américain connaît une embellie, avec la création de 151.000 emplois dans le secteur privé. De son côté, le secteur public a continué de supprimer des emplois. Le travail temporaire est également en hausse. Autre élément positif, le nombre moyen d'heures de travail hebdomadaire a progressé, tandis que les heures supplémentaires ont atteint leur niveau le plus élevé depuis décembre 2007. Le salaire horaire moyen a également augmenté, bien que son taux de croissance annuel reste faible. Pour les mois à venir, nous prévoyons une poursuite de la croissance sur le front de l'emploi, mais cette dernière ne devrait pas suffire pour faire diminuer sensiblement le taux de chômage."
"Par conséquent, le potentiel d'amélioration du moral et des dépenses des ménages nous paraît limité. Parmi les petits entrepreneurs américains, la confiance a atteint son plus haut niveau depuis cinq mois. Ces derniers sont désormais plus optimistes quant aux perspectives d'emploi et de rémunération, et légèrement moins pessimistes à l'égard des conditions de crédit. Parallèlement, ils sont moins enclins à emprunter. L'indice de confiance, toujours faible, ne signale pas de croissance forte de ce segment de l'économie."
"Dans la zone euro, la BCE prévoit une poursuite de la croissance du PIB, qui risque toutefois d'être freinée par l'ajustement des bilans. Selon les autorités monétaires, les risques sont légèrement orientés à la baisse, tandis que les risques inflationnistes sont légèrement haussiers en raison de la montée des prix des matières premières.