
La Bourse de New York va tenter la semaine prochaine de s'appuyer sur un agenda plus chargé en indicateurs économiques américains pour surmonter les inquiétudes venues de l'étranger, qui ont mis fin à deux mois et demi d'ascension spectaculaire.
Sur la semaine écoulée, l'indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, le Dow Jones, a perdu 2,2%, terminant vendredi à 11.192,58 points.
Il avait gagné environ 14% entre fin août et le 5 novembre, séance qu'il avait terminée à son plus haut depuis début septembre 2008, soit avant la faillite de la banque Lehman Brothers.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a lui cédé 2,4% à 2.518,21 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 2,2% à 1.199,21 points.
Le flot des indicateurs et résultats de sociétés s'étant relativement tari, "c'est notre premier répit", observe Gina Martin, de Wells Fargo Securities. "C'est aussi une semaine où l'actualité internationale a donné la direction".
Souvent hésitante en début de semaine, la place new-yorkaise a fini par s'orienter à la baisse au fur et à mesure que s'amplifiait l'anxiété des investisseurs face à la santé budgétaire de certains pays de la zone euro: Grèce, Portugal, et surtout Irlande. Ce pays faisait l'objet vendredi de rumeurs de déclenchement d'un plan de sauvetage européen, démenties à Dublin et Bruxelles.
Conséquence: l'euro, au plus haut depuis dix mois la semaine dernière face au dollar, s'est nettement replié. Les investisseurs ont peu apprécié cette remontée du billet vert, dont la faiblesse est censé profiter aux sociétés exportatrices.
Les sources d'inquiétude sont aussi venues de Chine, où la hausse de l'inflation a nourri les spéculations sur un possible resserrement monétaire, susceptible d'affecter la croissance du géant asiatique.
La semaine a aussi été marquée par les résultats financiers décevants de l'équipementier télécom Cisco, qui ont entraîné une chute vertigineuse de plus de 16% du titre jeudi.
Autre valeur vedette malmenée, Boeing, qui a dû suspendre les essais de son nouvel avion de nouvelle génération, le 787, après le déclenchement d'un incendie lors d'un vol test. L'action a perdu 11,5% sur la semaine.
"La plupart des nouvelles n'étaient pas particulièrement bonnes", reconnaît Gina Martin. Et "le marché était probablement prêt pour une correction. La hausse du marché depuis l'été a été impressionnante, et le repli a été plutôt modeste vu le contexte".
"Il y a une certaine pression de la part de la communauté financière pour répondre aux attentes de retour sur investissement", explique-t-elle. "Une chose a changé, c'est que les investisseurs individuels semblent revenir sur le marché, cela fournit un certain soutien".
"On s?est de nouveau concentré sur les aspects négatifs", observe de son côté Gregori Volokhine, de Meeschaert New York. Mais "la hausse continuera peut-être, parce qu?on a l?impression qu?une fois que la banque centrale a commencé à mettre des liquidités dans le système, elle ne s?arrêtera pas avant d?avoir obtenu des résultats".
La semaine prochaine, les indicateurs économique se feront plus nombreux aux Etats-Unis. Lundi, les investisseurs seront très attentifs aux chiffres mensuels des ventes de détail, une statistique importante à l'approche des fêtes.
Wall Street surveillera aussi l'indice d'activité industrielle de la région de New York (lundi), puis les chiffres de l'inflation (prix à la production mardi et à la consommation mercredi), ainsi que la production industrielle (mardi), les mises en chantier de logements et permis de construire (mercredi).
Sur le front des sociétés, le géant de la distribution Wal-Mart et le spécialiste du bricolage Home Depot publient leurs résultats trimestriels mardi, avant le groupe informatique Dell jeudi.