En fin de semaine dernière, Gilbert Dupont a relevé son objectif de cours sur CGG Veritas de 20,7 à 22,7 euros tout en réitérant son opinion Acheter. Selon le broker, le troisième trimestre devrait encore montrer un faible niveau de rentabilité en dépit d'une poursuite du redressement de la marge de Sercel et d'un redémarrage des ventes multi-clients (tendance confirmée par l'ensemble des opérateurs du secteur).
La division Services devrait ressortir en perte (-19,1 millions de dollars estimé) pénalisée par des conditions de marché encore difficiles et un renforcement d'opérations de maintenance qui ont été anticipées.
Même si cette publication devrait être encore mitigée, les discours tenus par les acteurs du secteur à l'occasion de leurs résultats au deuxième trimestre se sont montrés plus optimistes, souligne le bureau d'études.
Cette amélioration du newsflow est notamment fondée sur une perspective de redressement des ventes multi-clients au quatrième trimestre et sur un retour progressif à l'équilibre du marché en 2011 (même si la levée du moratoire sur les investissements dans le Golfe du Mexique devrait prendre du temps), explique l'analyste.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
Dans un contexte de redémarrage des dépenses mondiales d'exploration/production, les dépenses sismiques, situées en amont de la chaîne, devraient bénéficier d'une reprise en cours d'année.
Avec une flotte recentrée et modernisée, CGG Veritas dispose d'atouts pour bénéficier du prochain cycle haussier et réduire l'écart de profitabilité, entre autres avec PGS.
- CGG Veritas profite de la montée en puissance de nouvelles technologies de données sismiques, dans lesquelles il a déjà beaucoup investi.
L'entrée du FSI (Fonds Stratégique d'Investissement) à hauteur de 6% du capital confirme les atouts technologiques et concurrentiels de CGG Veritas ainsi que son potentiel de développement.
- Le groupe présente une taille critique dans chacun de ses métiers grâce à une politique de croissance externe (Sercel, Exploration Resources, Veritas).
Le groupe est leader dans les activités terrestres. Les tendances de cette branche restent bonnes avec des contrats moyen terme, d'où une meilleure visibilité.
La fusion avec Veritas donne au nouveau groupe une forte réactivité opérationnelle, une protection des marges et une flexibilité financière. Les leviers sur les résultats seront importants en sortie de crise.
Les points faibles de la valeur
Premier maillon de la chaîne des services pétroliers, le secteur de la sismique est le plus exposé aux réductions rapides des dépenses des compagnies pétrolières. Il est donc ultra cyclique.
L'explosion d'une plateforme BP en mai dans le Golfe du Mexique et le moratoire des Etats-Unis sur les investissements offshore ternissent la visibilité sur le secteur parapétrolier, en phase de redémarrage de cycle. Les investisseurs s'interrogent sur l'impact de cette catastrophe écologique sur les investissements en sismique. Mais CGG Veritas ne réalise qu'une très faible part de son activité dans le Golfe du Mexique.
- Le secteur du sismique n'est pas encore concentré, ce qui conduit à d'importantes surcapacités en bas de cycle et de fait intensifie la pression concurrentielle.
Comment suivre la valeur
- Comme toutes les sociétés parapétrolières, le groupe est fortement dépendant de l'investissement des compagnies pétrolières qui doivent investir dans la sismique, dans l'optique du renouvellement de leurs réserves pétrolières.
- Par ailleurs, pour certains spécialistes, le nombre de forages pétroliers et gaziers réalisés dans le monde est un indicateur intéressant de mesure du niveau de la demande en services para-pétroliers. Il est publié chaque semaine par la société américaine Baker Hughes.
L'entrée du FSI au capital devrait soutenir le titre. Le FSI est désormais le premier actionnaire du groupe. Mais le capital du groupe reste très ouvert dans un secteur en pleine consolidation.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
En se basant sur une amélioration des perspectives économiques, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011 de 80.000 et 50.000 barils par jour. Cette révision résulte de la prise en compte de nouvelles estimations concernant la croissance économique mondiale, notamment celles émanant du FMI et de l'ocde En conséquence, l'AIE considère que le monde devrait consommer cette année 86,6 millions de barils par jour (mbj), soit 1,8 million de plus qu'en 2009 (+2,2%). En 2011, la consommation de pétrole devrait s'établir à 87,9 mbj, ce qui constitue une hausse de 1,3 millions de barils (+1,5%) par rapport à 2010. L'hypothèse sous-jacente est que l'activité économique mondiale se développe de 4,5% cette année et de 4,3% l'an prochain. La croissance de la demande de pétrole devrait provenir quasiment uniquement des pays émergents. Ainsi en Chine, la consommation de pétrole a progressé de près de 10% sur un an à fin juin. Ce pays est récemment devenu le premier consommateur d'énergie au monde, détrônant ainsi les Etats-Unis.