La Bourse de New York se prépare à une semaine cruciale pour l'économie américaine, avec une réunion de la banque centrale (Fed), les élections de mi-mandat, mais aussi les toujours très importantes statistiques mensuelles de l'emploi.
Sur la semaine écoulée, l'indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, le Dow Jones, a cédé 0,13% à 11.118,49 points.
Il avait fini mardi à 11.169,46 points, au plus haut depuis fin avril, à moins de 100 points de son sommet de l'année. Il a pris 11% depuis le début septembre, et 3% sur le seul mois d'octobre.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a gagné 1,13% à 2.507,41 points tandis que l'indice élargi Standard & Poor's est resté quasi inchangé à 1.183,26 points.
La semaine a été très hésitante, à l'image des trois dernières séances, finies à l'équilibre.
"C'est intéressant de voir que le marché n'a pas beaucoup bougé, alors que la semaine a été tellement chargée en résultats d'entreprises, [qui se sont révélés] dans l'ensemble meilleurs que prévu", a souligné Craig Peckham, de la maison de courtage Jefferies.
"C'est cohérent avec un marché qui marque une pause", ajoute-t-il. "On va connaître trois variables macroéconomiques très importantes: les élections, la réunion de politique monétaire de la Fed, et les chiffres de l'emploi".
Sur ce plan, la journée de mercredi sera particulièrement chargée. Dès l'ouverture, les investisseurs pourront réagir aux résultats des élections législatives, qui se seront tenues la veille, ainsi qu'au rapport mensuel du cabinet ADP sur l'emploi privé, qui donnera un premier aperçu des chiffres officiels attendus deux jours plus tard.
Dans l'après-midi, la banque centrale diffusera son communiqué de politique monétaire, et annoncera probablement de nouvelles injections de liquidités sur les marchés pour relancer l'activité.
Les spéculations entourant ces mesures, dites d'assouplissement quantitatif, ont largement soutenu la Bourse depuis la mi-septembre.
Selon M. Peckham, "la question, ce n'est pas de savoir si un programme d'assouplissement quantitatif va être annoncé, mais quelle sera sa taille, et son calendrier".
"Ce que l'on craint généralement, c'est de voir le marché chuter à cette annonce, mais je pense que tellement de gens s'attendent à une déception qu'on pourrait voir le marché réagir positivement", avance-t-il.
Les rumeurs ont animé les marchés toute la semaine: les économistes de Goldman Sachs ont avancé le chiffre de 2.000 milliards de dollars au total, alors que le Wall Street Journal a lui évoqué "une approche mesurée", avec un programme de quelques centaines de milliards de dollars.
Sur le plan politique, les investisseurs parient largement sur une victoire républicaine, espérant une politique fiscale plus favorable aux plus riches et une régulation moins restrictive.
"Le marché anticipe le fait que les républicains vont s'emparer de la Chambre des représentants, mais pas du Sénat", note Gina Martin, de Wells Fargo Securities. "Si c'est ce qui se passe, je ne m'attends pas à une forte volatilité. Une issue différente pourrait avoir des répercussions".
"L'issue de ces deux événements est connue depuis un moment, la question est donc de savoir à quel point ils ont été pris en compte par le marché et quel est le potentiel pour une surprise", explique de son côté David Levy, gérant d'actifs à Kenjol Capital Management.
Sur le front macroéconomique, à part les chiffres de l'emploi, les investisseurs réagiront surtout aux indices ISM de l'activité manufacturière lundi puis des services mercredi, aux chiffres des commandes industrielles, aussi mercredi, et vendredi à ceux des promesses de ventes de logements.
La saison des résultats perdra de son intensité, avec tout de même encore deux valeurs vedettes: le laboratoire Pfizer mardi et le groupe alimentaire Kraft Foods jeudi.