
La Bourse de Paris a aligné une troisième semaine consécutive de hausse (+1,07%), grâce à des résultats d'entreprises au 3e trimestre meilleurs que prévu, qui éloignent les craintes d'un ralentissement de la croissance et incitent les investisseurs à revenir sur le marché actions.
D'un vendredi à l'autre, l'indice vedette a gagné près de 41 points, s'est inscrit à 3.868,54 points et s'oriente désormais prudemment vers le 3.900 points.
Depuis le début de l'année, le marché parisien qui avait perdu jusqu'à 15% fin mai par rapport au début de l'année, est en train d'effacer ses pertes et n'affiche plus qu'un repli de 1,70%.
"Attention, une éclaircie se profile", lance en forme de boutade Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities, rappelant qu'il n'y a pas si longtemps, on ne croyait pas à un rebond de la Bourse et "on jouait la fin de la devise européenne et l'éclatement de la zone euro!".
"Il ne faut pas l'oublier, on revient de loin", renchérit-on dans les salles de marché où l'on salue, tout en restant prudemment optimiste, la première salve de résultats trimestriels, publiés des deux côtés de l'Atlantique.
Aujourd'hui les chiffres des entreprises permettent clairement d'éloigner les craintes de récession. Même les inquiétudes quant à un simple ralentissement économique s'émoussent.
Pour preuve, le cours de l'or, valeur refuge par excellence en cas d'incertitude économique, recule après avoir atteint ses plus hauts à la fin de l'été.
"En fait ces résultats d'entreprises montrent que nous sommes en phase de croissance molle et, dans cette expression, il ne faut pas oublier qu'il y a le terme +croissance+", fait remarquer Arnaud de Champvallier, directeur de la gestion chez Turgot Asset Management.
A Wall Street comme sur les marchés européens, les investisseurs ont été agréablement surpris tant par la croissance du chiffre d'affaires des entreprises au troisième trimestre que l'assainissement de leur bilan avec la restauration des marges.
Les chiffres macroéconomiques, hormis ceux du chômage et de l'immobilier aux Etats-Unis, ont également soutenu la tendance positive cette semaine avec des perspectives encourageantes sur les anticipations de consommation et de productivité.
"Le scénario d'un double creux qui faisait tant peur aux marchés cet été est écarté", confirment les analystes de Natixis.
Mais attention à ne pas sombrer dans un optimisme outrancier, prévient M. de Champvallier, qui relève que ce regain de confiance est encore très fragile et cite les mauvais chiffres sur l'emploi des deux côtés de l'Atlantique.
Par ailleurs la situation dans les pays émergents, dont les forts taux de croissance sont à l'origine des bonnes performances de nombreuses entreprises, peut facilement basculer, rappellent les intervenants.
L?actualité macroéconomique sera marquée la semaine prochaine par le PIB américain du troisième trimestre, publié vendredi. En attendant, le marché suivra des statistiques sur l'immobilier américain, lundi et jeudi, secteur toujours à la traîne et qui inquiète nombre d'investisseurs.
Mardi sera publié l?indice de confiance des consommateurs en octobre, calculé par le Conference Board et, mercredi, les chiffres des commandes de biens durables seront surveillés.
En Europe, le marché prendra connaissance jeudi de l?indice du sentiment économique dans la zone euro en octobre.
Parallèlement se poursuivront les publications trimestrielles avec l'arrivée en lice des résultats des sociétés pétrolières sur le marché américain et des bancaires à Paris.