Selon une source de marché, ING a réitéré sa recommandation Vente et son objectif de couts de 35,05 euros. Le broker pense que les risques qui pèsent sur les résultats et les cash-flow du cimentier restent relativement élevés. 85% des bénéfices attendus sont des pays considérés comme hautement risqués, avec 50% dazns pays spécialement risqués dont l'Irak et le Nigéria. Pour le bueau d'études, n'importe quelle hésitation dans la génération de cash-flow fait peser un risque d'une dégradation de la note de crédit.
Le management a promis qu'il chercherait à conserver sa note d'Investment grade mais le risque sur cette note ne peut être ignoré, souligne ING.
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/Les points forts de la valeur/=
- Lafarge est le leader mondial des matériaux de construction et du ciment, numéro 2 des granulats, numéro 3 du béton et du plâtre.
- Sa diversification géographique permet au groupe de mieux résister que ses concurrents à la conjoncture difficile, grâce au poids important des pays émergents dans son chiffre d'affaires (46% réalisé au Moyen-Orient, en Europe Centrale et de l'Est, en Afrique et en Asie à fin 2008).
- Les pays émergents sont désormais un des piliers de la croissance du groupe. Le rachat d'Orascom Cement a permis à Lafarge de détenir des positions de leader au Moyen-Orient, marché en plein essor.
- Le groupe prend les mesures nécessaires pour redresser sa situation financière. Le programme de réduction des coûts, visant à réduire le poids de la dette (15 milliards d'euros) qui a explosé suite au rachat d'Orascom, est en avance sur les objectifs pour 2010. De nouvelles mesures ont été annoncées pour 2011.
Les points faibles de la valeur
- Le secteur de la construction affiche l'une des plus mauvaises performances depuis le début de l'année, sur fonds d'inquiétude sur le rythme de la reprise, notamment aux Etats-Unis. Lafarge affichait même mi-septembre la plus forte baisse du CAC 40 depuis le début de l'année (-28%).
- Les grands cimentiers, Cemex et Holcim, ont fait preuve d'une très grande prudence cet été lors de la publication de leurs résultats. Lafarge a revu en baisse sa prévision annuelle pour le marché du ciment.
- Le redressement des volumes sera donc plus lent que prévu et interviendra au mieux en 2012.
- Les plans d'austérité en Europe pourraient se traduire par un tassement des dépenses d'infrastructures.
- Le poids de la dette reste une préoccupation majeure qui pèse sur la valeur en Bourse.
Comment suivre la valeur
- Les performances de Lafarge sont étroitement liées à l'état du secteur de la construction. Fortement cyclique ce dernier dépend de l'évolution des taux d'intérêt, des facilités d'accès au crédit et du climat de confiance. Mais également des conditions climatiques.
- Le prix de l'énergie est également à surveiller car il compte pour 25% à 30% du coût de production du ciment.
- Les résultats de Lafarge sont, pour partie, dépendants du cours du dollar par rapport à l'euro du fait de sa présence aux Etats-Unis.
- Les marchés vont suivre avec attention le déroulement du programme de réduction des coûts.
- Le groupe souhaite accélérer l'innovation, notamment pour répondre aux modes de construction plus durables.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - Matériaux
Les perspectives ne sont pas bonnes pour le secteur. Alors que Lafarge a réduit ses estimations de ventes de ciment pour 2010 en raison d'une conjoncture maussade, Holcim ne fait pas de prévisions pour l'évolution de ses marchés européen et nord-américain et constate un certain degré d'incertitude dans ces régions ainsi qu'une instabilité en Amérique latine. Seule l'Afrique et l'Asie Pacifique montreraient des tendances positives. Le mexicain Cemex est le seul à estimer que le climat économique s'est stabilisé. Dans un contexte morose, les agences de notation soulignent la faiblesse des fondamentaux de certains acteurs. C'est le cas de Lafarge. Sa notation risque d'être dégradée en junk bond. Il doit donc impérativement réduire sa dette nette, qui atteignait 15,16 milliards d'euros à la fin du premier semestre, pour ne pas voir s'accroître le coût de son financement.