La Bourse de New York est repartie à la hausse au cours de la semaine écoulée, toujours dopée par les attentes d'intervention de la Réserve fédérale, qui seront réévaluées à la lumière des chiffres de l'inflation et des minutes de la Fed la semaine prochaine.
"Les investisseurs sont convaincus qu'il faut acheter des actions: la progression du marché se poursuit grâce à des indicateurs économiques un peu meilleurs qu'attendu et la conviction que la Fed va devenir plus agressive dans sa politique monétaire", note Art Hogan, de Jefferies.
Après avoir concédé quelques points la semaine passée, les indices sont repartis à la hausse sur les cinq dernières séances. L'indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, le Dow Jones, a gagné 1,63% pour finir à 11.006,48 points vendredi, parvenant à franchir le seuil des 11.000 points pour la première fois depuis cinq mois.
Le Nasdaq, à dominante technologique, est monté de 1,31% à 2.401,91 points et l'indice élargi Standard and Poor's 500, de 1,65% à 1.165,15 points.
Dans un climat tendu avant les chiffres officiels de l'emploi, les indices ont profité mardi d'un indicateur d'activité dans le secteur des services meilleur qu'attendu pour engranger l'essentiel de leurs gains de la semaine (+1,80% pour le Dow Jones).
Les ventes de magasins ont semblé "satisfaisantes, grâce à une bonne rentrée des classes", tandis que la saison des résultats a plutôt bien commencé à l'image du producteur d'aluminium Alcoa, souligne de son côté Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
Vendredi, les chiffres de l'emploi ont été accueillis, non sans hésitation, par une hausse des indices. Plus mauvais qu'attendu, ils n'ont fait qu'alimenter les spéculations sur une intervention future de la banque centrale américaine.
"Tout le monde est vraiment obsédé par la possibilité que la Fed relance son programme d'assouplissement quantitatif", rapporte Gregori Volokhine, un programme synonyme de création de monnaie. Des attentes qui ont fait dévisser le dollar et poussé les investisseurs à se réfugier dans des actifs tangibles.
"C'est intéressant que l'on célèbre le fait que la Fed estime que les conditions économiques justifient une nouvelle politique monétaire", note Art Hogan.
De nombreux économistes, dont le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz, ainsi que des membres mêmes de la Fed, ont expliqué qu'un tel programme d'assouplissement n'aurait que des effets très limités sur l'emploi et la croissance, rappelle Gregori Volokhine.
Mais pour les deux analystes le thème devrait continuer à marquer les échanges la semaine prochaine, qui sera pourtant riche en indicateurs et en résultats de sociétés alors que la saison des publications trimestrielles se poursuit.
Les chiffres des prix à l'importation (mercredi) et des prix à la consommation (vendredi) pour le mois de septembre, indicateurs d'inflation, seront surveillés attentivement. "La plus grande crainte (de la Fed) est la désinflation", rappelle Art Hogan.
Les minutes de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Fed, à paraître mardi, seront évidemment décortiquées.
Parmi les autres rendez-vous, vendredi sera une journée chargée avec, outre l'inflation, les ventes de détail pour septembre, ainsi que l'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan et l'indice de l'activité industrielle dans la région de New York pour octobre. Et le conglomérat industriel General Electric, considéré comme un baromètre de l'économie américaine, publiera ses résultats.
"Je ne pense pas que le marché changera sa façon de raisonner la semaine prochaine. Il a vraiment un fort désir que la Fed dope l'économie", estime Gregori Volokhine. Sans manquer de souligner que le dopage permet d'aller plus vite à court terme mais se révèle mauvais pour la santé à long terme.