L'indice phare de la Bourse de New York, le Dow Jones, a fini vendredi en hausse de 0,53%, au dessus de 11.000 points pour la première fois en cinq mois malgré la dégradation du marché de l'emploi américain, tandis que le Nasdaq a pris 0,77%.
Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a progressé de 57,90 points à 11.006,48 points. Il n'avait plus terminé une séance au dessus de ce seuil depuis le 3 mai.
Le Nasdaq, à dominante technologique, est monté de 18,24 points à 2.401,91 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 de 0,61% (7,09 points) à 1.165,15 points.
"Si les chiffres de l'emploi sont bons, c'est bon pour les actions. S'ils sont mauvais, c'est encore mieux, parce que cela ouvre la voie à plus d'assouplissement" monétaire, autrement dit des injections de liquidités par la banque centrale américaine (Fed) pour soutenir l'activité, a expliqué Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
"L'argent va affluer vers les actions", a-t-il ajouté. "Je ne vois rien qui puisse faire dérailler le marché".
L'économie américaine a détruit en septembre 95.000 emplois de plus qu'elle n'en créait, alors que les analystes s'attendaient à un solde nul. Le seul secteur privé a créé 64.000 emplois, moins qu'anticipé.
Le taux de chômage s'est maintenu à 9,6%.
Les interventions de la banque centrale sur les marchés du crédit ont plusieurs effets positifs pour les actions. Destinées à faire baisser les taux d'intérêt, elles réduisent donc les rendements du marché obligataire, qui devient peu attractif par rapport à la Bourse. Les injections de liquidités font également chuter le dollar, une bonne nouvelle pour les exportations américaines.
Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est d'ailleurs tombé vendredi à 2,334%, son plus faible niveau depuis janvier 2009. Il a fini à 2,381% contre 2,396% jeudi soir, et celui du bon à 30 ans à 3,746% contre 3,713% la veille.
Pour Lindsey Piegza, de FTN Financial, les statistiques de l'emploi "auraient pu être bien pire".
"Le chiffre principal (-95.000 postes) est très décevant, mais la faiblesse vient du secteur public au niveau fédéral et des Etats avec certains professeurs qui n'ont pas été réembauchés" pour la rentrée, a-t-elle expliqué. "Mais dans l'ensemble, ces chiffres sont un non-événement."
Premier groupe du Dow Jones à faire le point sur ses comptes, le producteur d'aluminium Alcoa (+5,66% à 12,89 dollars) a publié un bénéfice en baisse, mais meilleur que prévu grâce à des ventes largement supérieures aux attentes.
Le secteur des engrais a bondi alors que les autorités américaines ont abaissé leurs estimations de production américaine pour le maïs, le soja et le blé. CF Industrie s'est envolé de 11,42%, Agrium de 7,53% et Mosaic de 6,63%.
Le groupe de biotechnologies Genzyme est monté de 0,54% à 72,75 dollars. Son conseil d'administration a repoussé à l'unanimité l'offre de rachat du français Sanofi-Aventis à 18,5 milliards de dollars, la jugeant sous-évaluée.
Ford a gagné 2,55% à 13,66 dollars. L'agence Moody's a relevé de deux crans sa note, à "Ba2" en raison de performances bien supérieures aux attentes durant le premier semestre et d'un meilleur contexte.
Dans le secteur technologique, Adobe a chuté de 5,93% à 26,99 dollars. Le titre s'était envolé de plus de 11% jeudi quand le New York Times avait affirmé que le patron de l'éditeur de logiciels avait discuté avec Microsoft (+0,16% à 24,57 dollars) la possibilité d'un rachat par le géant du secteur. Mais le Wall Street Journal a depuis affirmé qu'il ne s'agissait que d'une rencontre "de routine".
Apple a gagné 1,68% à 294,07 dollars. Les analystes de Bank of America - Merrill Lynch ont relevé leur objectif de cours à 400 dollars en raison du succès du téléphone multifonctions iPhone et de la tablette iPad.
Motorola a lâché 3,38% à 8,30 dollars. Les analystes de Citigroup ont abaissé leur recommandation à "conserver".