La Bourse de New York montait vendredi à la mi-séance, son indice vedette Dow Jones gagnant 0,45% après avoir dépassé les 11.000 points pour la première fois en cinq mois malgré la forte dégradation du marché de l'emploi américain, tandis que le Nasdaq prenait 0,36%.
Vers 16H30 GMT, le Dow Jones Industrial Average progressait de 49,34 points à 10.997,92 points. Il a brièvement dépassé 11.000 points en fin de matinée, un seuil qu'il n'avait plus franchi depuis le 3 mai dernier.
Le Nasdaq, à dominante technologique, engrangeait 8,63 points à 2.392,30 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 0,43% (5,03 points) à 1.163,09 points.
Jeudi, Wall Street avait fini stable: le Dow Jones avait perdu 0,17% et le S&P 500 0,16%, mais le Nasdaq avait gagné 0,13%.
L'économie américaine a détruit en septembre 95.000 emplois de plus qu'elle n'en créait, alors que les analystes s'attendaient à un solde nul. Le seul secteur privé a créé 64.000 emplois, moins qu'anticipé.
Le taux de chômage s'est maintenu à 9,6%.
Malgré tout, les indices de la place new-yorkaise ont connu un début de séance hésitant, avant de s'installer dans le vert.
"Cela aurait pu être bien pire", a retenu Lindsey Piegza, de FTN Financial.
"Le chiffre principal (-95.000 postes) est très décevant, mais la faiblesse vient du secteur public au niveau fédéral et des Etats avec certains professeurs qui n'ont pas été réembauchés" pour la rentrée, a-t-elle expliqué. "Mais dans l'ensemble, ces chiffres sont un non-événement. Le secteur privé continue de croître à un rythme faible, cela soutient l'idée d'une croissance de 1,5% à 2%".
Par ailleurs, ces chiffres moins bons que prévu ravivent "les attentes de nouvelles mesures de soutien à l'économie" par la banque centrale américaine (Fed) qui se réunit le 3 novembre, ont relevé les analystes de Charles Schwab.
"Il est toujours très probable que la Fed procède à de nouveaux achats d'actifs et je ne crois pas que les chiffres d'aujourd'hui changent quoi que ce soit de manière significative", a estimé de son côté Dan Greenhaus, de Miller Tabak.
Pour M. Miller par ailleurs, les créations d'emplois constatées dans le secteur privé constituent un facteur positif.
Concentrés sur le marché du travail américain, les investisseurs reléguaient au second plan la saison des résultats de sociétés pour le troisième trimestre. Premier groupe du Dow Jones à faire le point sur ses comptes, le producteur d'aluminium Alcoa (+6,60% à 13,01 dollars) a publié un bénéfice en baisse, mais meilleur que prévu grâce à des ventes largement supérieures aux attentes.
Le groupe de biotechnologies Genzyme montait de 0,62% à 72,81 dollars. Son conseil d'administration a repoussé à l'unanimité l'offre de rachat du français Sanofi-Aventis à 18,5 milliards de dollars, la jugeant sous-évaluée.
Ford gagnait 1,58% à 13,53 dollars. L'agence Moody's a relevé pour la troisième fois depuis mars, sa note passée de "B1" à "Ba2" en raison de performances bien supérieures aux attentes durant le premier semestre et d'un meilleur contexte.
Dans le secteur technologique, Adobe chutait de 4,84% à 27,30 dollars. Le titre s'était envolé de plus de 11% jeudi quand le New York Times avait affirmé que le patron de l'éditeur de logiciels avait discuté avec Microsoft (+0,20% à 24,57 dollars) la possibilité d'un rachat par le géant du secteur. Mais le Wall Street Journal a depuis affirmé qu'il ne s'agissait que d'une rencontre "de routine".
Apple gagnait 1,37% à 293,05 dollars. Les analystes de Bank of America - Merrill Lynch ont relevé leurs prévisions financières pour le groupe informatique en raison du succès du téléphone multifonctions iPhone et de la tablette iPad. Ils ont porté leur objectif de cours à 400 dollars.
Bank of America progressait de 0,86% à 13,43 dollars. Le groupe a annoncé suspendre les saisies immobilières dans les 50 Etats fédérés américains, le temps d'étudier tous les dossiers en cours pour vérifier leur exactitude, alors que se multiplient les informations sur des irrégularités.
Le marché obligataire montait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 2,346% contre 2,396% jeudi soir, et celui du bon à 30 ans à 3,704% contre 3,713% la veille.
Le bon à 10 ans a touché 2,334%, son plus faible niveau depuis janvier 2009.