Gilbert Dupont a renouvelé sa recommandation Acheter et son objectif de cours de 16,1 euros sur Club Méditerranée. Le groupe de loisirs a annoncé hier le lancement d'une émission d'oceane à échéance 1er novembre 2015 d'un montant d'environ 80 millions d'euros. L'objectif principal de cette émission est de diversifier les sources de financement de la société et d'allonger la maturité de la dette, notamment en refinançant une partie des Oceane 2010 arrivant à échéance le 1er novembre prochain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- La notoriété de la marque est extrêmement forte, notamment à l'international, et les actifs sont considérés de qualité.
- Dans un ENVIRONNEMENT touristique difficile, le groupe a pris les mesures qui s'imposent pour redresser sa rentabilité : fermeture de villages non rentables, baisse de son exposition aux zones difficiles et réductions d'effectifs.
- Le repositionnement sur le marché haut de gamme (trois et quatre tridents), plus rentable, est porteur. Ce chantier de la montée en gamme étant achevé, il n'a plus d'investissements lourds à financer.
- L'effet de levier sur les résultats d'une augmentation des ventes est significatif, en raison de l'importance des coûts fixes dans ce métier.
- Le groupe va bénéficier de l'ouverture de nouvelles destinations. L'arrivée, mi juin, du chinois Fosum (groupe diversifié notamment présent dans l'immobilier, coté à Hong Kong) au capital de Club Med (7,1%) devrait aider le groupe à réussir son implantation en Chine et en Asie.
- Cette opération renforce la structure du capital du Club Med.
Les points faibles de la valeur
- Club Méditerranée est pénalisé par sa taille modeste, comparée à celle de ses concurrents.
- Le phénomène de réservations tardives brouille la visibilité sur les perspectives de résultats.
- Le retour aux bénéfices à mi parcours de l'exercice 2009/2010 doit être confirmé sur l'ensemble de l'année. Or, le passage du nuage de cendres en avril dernier a provoqué un coût financier estimé à 5 millions d'euros.
- Le programme de cessions d'actifs est rendu plus difficile par le contexte de marché.
Comment suivre la valeur
- Spécialiste des loisirs, l'évolution du titre Club Méditerranée est sensible au moral des ménages et aux tendances du tourisme international.
- L'évolution du niveau des réservations, et notamment celles de dernière minute, sont à suivre.
- Le marché se focalise principalement sur l'évolution de la rentabilité des villages, élément clé pour juger de la pertinence du nouveau modèle du Club.
- La capacité du Club à extérioriser une génération de cash positive et significative est également très suivie par les analystes.
- Avec une capitalisation d'environ 400 millions d'euros et un tour de table qui n'est pas verrouillé, le groupe reste facilement opéable. Ses actifs attisent les convoitises.
- L'engagement du nouvel actionnaire chinois Fosum de se limiter à 10% du capital à condition qu'aucun autre ne franchisse ce cap, est de nature à relancer la spéculation. A la différence d'un simple partenaire immobilier, Fosum semble pouvoir imaginer de monter plus avant au capital, selon les analystes. Certains y voient un possible « chevalier blanc » en cas d'OPA hostile sur le groupe de loisirs.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Hotellerie et loisirs
Pour le moment, l'activité du tourisme mondial est portée par les marchés émergents, comme le Brésil, l'Inde, la Chine, la Corée ou la Malaisie. L'OMT estime que la crise économique en Europe menace la reprise du secteur, déjà très fragile. Le secteur a subi un recul de son activité de 4% l'an passé. La situation économique en Europe est d'autant plus importante que ce continent constitue le premier marché touristique mondial. L'OMT s'inquiète notamment du chômage élevé et de déficits ainsi que d'un endettement élevé en Europe. Cette organisation se veut donc « prudemment optimiste » pour l'avenir. L'OMT continue à tabler sur une croissance de 3% à 4% du tourisme en 2010 et sur un flux de 1,6 milliard de touristes internationaux dans le monde en 2020. Le secteur touristique européen a déjà subi des pertes de 1,72 milliard d'euros provoquées par l'éruption du volcan Eyjafj&*#8221;ll en Islande. Uniquement en France, la paralysie du transport aérien a coûté environ 500 millions d'euros à l'industrie touristique, selon le cabinet Protourisme.