Les chiffres officiels du PIB publiés jeudi à Washington ont confirmé le net ralentissement de la reprise de l'économie américaine au printemps, où la croissance n'a atteint que 1,7%, malgré une accélération de la consommation.
Le département du Commerce a revu en hausse de 0,1 point son estimation de la hausse du produit intérieur brut du deuxième trimestre, contrairement aux calculs des analystes, qui attendaient une confirmation du chiffre publié fin août.
Malgré cela, l'estimation finale du ministère traduit un net ralentissement de la reprise après les trois premiers mois de l'année, où la croissance avait atteint 3,7% en rythme annuel par rapport au trimestre précédent.
A 1,7%, la croissance est très inférieure au potentiel de l'économie américaine, ce qui signifie qu'elle n'est pas suffisante pour faire baisser un taux de chômage (9,6% fin août) proche de son plus haut niveau en une génération.
L'estimation finale du ministère ne modifie pas radicalement le tableau général de la situation économique des Etats-Unis, mais elle montre que la consommation, moteur traditionnel de la croissance américaine s'est accélérée.
Les dépenses des ménages ont en effet augmenté de 2,2% au printemps, selon le ministère, qui a revu en hausse de 0,2 point son estimation fournie un mois plus tôt. C'est la plus forte hausse de la consommation relevée depuis le premier trimestre 2007.
Mais la demande intérieure a profité tellement aux importations que la balance commerciale a fait perdre 3,50 points de croissance au pays. Les importations américaines ont en effet augmenté comme jamais depuis 1984, alors que les exportations ralentissaient par rapport au premier trimestre.
La nouvelle estimation du ministère confirme le rôle moteur joué par l'investissement dans la reprise économique entamée en juillet 2009: celui-ci a apporté 2,88 points de croissance au pays en avril, mai et juin.
L'investissement des entreprises en biens d'équipement et en logiciels, notamment, a connu sa plus forte progression depuis 1983. La banque centrale (Fed) a néanmoins noté le 21 septembre, à l'issue de sa dernière réunion de politique monétaire, qu'il commençait à ralentir.
Alors que s'achève le troisième trimestre, pour lequel les premiers chiffres de la croissance seront publiés fin octobre, les économistes hésitent sur la trajectoire prise par la croissance au cours des trois mois écoulés, entre ceux qui voient le ralentissement comme un trou d'air passager et ceux pour qui la croissance de l'été est restée peu ou prou à son niveau du printemps.
La Fed estime pour sa part que la croissance a continué de ralentir pendant l'été. Elle table sur une continuation de la reprise à un rythme extrêmement lent à court terme, du fait, entre autres, des contraintes financières qui pèsent sur les ménages.
Elle a ouvert la voie le 21 septembre à un nouvel assouplissement de sa politique monétaire déjà extrêmement accommodante, au cas où le ralentissement et les pressions à la baisse sur le niveau des prix viendraient mettre en péril la poursuite de la reprise.