Les marchés actions européens sont en passe d'aligner leur cinquième séance de baisse consécutive. La crainte persistante liée aux dettes souveraines a été renforcée ce matin par la révision à la hausse du coût de sauvetage de la banque irlandaise en difficulté Anglo Irish Bank. Ce coût, auparavant estimé à 25 milliards d'euros, est désormais évalué à 29,3 milliards, voire 34 milliards selon un scénario du pire. Autre mauvaise nouvelle : Moody's a retiré sa note maximale "Aaa" à l'Espagne. A 12h20, le CAC 40 cède 0,71% à 3710,63 points tandis que l'Eurotop 100 recule de 0,11% à 2225,35 pts.
Nokia progresse de 3,40% à 7,455 euros après avoir annoncé que les expéditions de son nouveau smartphone haut de gamme, le N8, avaient commencé. L'équipementier télécoms finlandais avait indiqué la semaine dernière le report du lancement de cet appareil de quelques semaines en raison d'un problème de logiciel. Le N8 est le premier smartphone de la marque à fonctionner avec la nouvelle version du système d'exploitation Symbian. Les investisseurs sont attentifs à toute nouvelle concernant ce produit car il doit permettre à Nokia de commencer à regagner le terrain perdu par rapport à Apple.
Accor recule de 1,09% à 26,275 euros aujourd'hui, soit l'une des plus fortes baisses des valeurs de l'indice CAC 40. Le groupe hôtelier a annoncé la suspension de l'introduction en bourse de Groupe Lucien Barrière, et donc l'annulation de la cession de sa participation de 49% dans le groupe. L'arrêt de l'IPO est lié au manque d'intérêt des investisseurs pour le groupe d'hôtels et de casinos. La fourchette de prix envisagée, de 16,10 euros à 19,60 euros, valorisait Groupe Lucien Barrière entre 575 millions d'euros et 700 millions d'euros.
Mersen (-1,90% à 31,4 euros) poursuit son repli d'hier. Le titre du fabricant de composants électriques est pénalisé par des prises de bénéfices après avoir progressé de 17% depuis début juillet. Ce matin, Exane BNP Paribas a relevé son objectif de cours sur Mersen de 27,5 à 34 euros tout en réitérant son opinion Neutre. Le broker a relevé de façon significative ses estimations de résultats après la récente journée analystes organisée par le groupe. A cette occasion, Mersen avait revu à la hausse ses objectifs 2010.
Les chiffres macroéconomiques
Les prix de production de l'industrie française pour le marché intérieur progressent modérément en juillet et août, respectivement de +0,2 % et +0,1 %, rapporte l'Insee. En juillet, cette faible progression résultait d'une augmentation sensible des prix des produits des industries extractives, énergie, eau (+2,6 %) et d'un léger repli des prix des produits manufacturés (-0,2 %) ; en août, cette quasi-stabilisation est générale à l'ensemble de l'industrie.
Selon une estimation rapide publiée par Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne, le taux d'inflation annuel de la zone euro s'établirait à 1,8% en septembre 2010. En août, le taux était de 1,6%.
Aux Etats-Unis, les marchés seront attentifs au chiffre définitif de la croissance au deuxième trimestre et aux inscriptions hebdomadaires au chômage à 14h30. Ils surveilleront également l'indice des directeurs d'achat (PMI) de Chicago pour septembre à 15h45.
A 12h20, l'euro cote 1,3662 dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.