Selon une source de marché, Aurel a dégradé sa recommandation sur Mersen d'Acheter à Conserver en raison d'une valorisation devenue peu attractive. Le boker a maintenu son objectif de cours à 32 euros. Bien que le groupe présente un profil intéressant du fait de son positionnement sur des niches à forte valeur ajoutée, la récente hausse du titre intègre selon le bureau d'études les bonnes nouvelles à attendre sur le second semestre 2010.
Il semble à l'analyste que les récents développements ne militent par pour un bon début d'année 2011
d'autant que l'effet de base sera moins favorable et la valorisation moins attractive.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Rebaptisé Mersen au printemps 2010, l'ex-Carbone Lorraine bénéficie d'une réputation centenaire et occupe des positions de premier rang sur ses principaux marchés, avec une situation financière solide.
- Le spécialiste du graphite opère sur des secteurs en forte croissance comme la chimie-pharmacie, l'électronique et les énergies renouvelables (éolien et solaire).
- La vente de l'ensemble des activités liées à l'industrie automobile est une étape essentielle du repositionnement du groupe sur des marchés porteurs.
- Le groupe compte réaliser à terme 50% de son chiffre d'affaires dans le développement durable, qui regroupe les énergies alternatives, l'efficacité énergétique et le transport ferroviaire.
- La démarche de R&D et le positionnement du groupe sur des marchés très techniques sont considérés comme des atouts.
- Le groupe se développe fortement en Asie, qui devrait représenter près de 30% du chiffre d'affaires à moyen terme, contre 22% mi-2009. Les efforts se concentrent notamment sur la Chine.
- Carbone Lorraine a un nouvel actionnaire significatif, aux côtés d'Axa IM Private Equity (16,4%) et de la société d'investissement belge Sofina (7,2%). La CDC détient en effet désormais 5,04% du capital, en partie grâce à un mouvement du Fonds stratégique d'investissement (FSI).
Les points faibles de la valeur
- La révision en hausse des prévisions de résultats pour 2010 est jugée ambitieuse face au manque de visibilité sur la reprise économique.
- Carbone Lorraine réalise 37% de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis, ce qui le rend très dépendant de la conjoncture américaine et de l'évolution du dollar.
- La valeur est en hausse de 20% depuis le début de l'année, ce qui laisse peu de place aux déceptions.
Comment suivre la valeur
- La valeur est considérée comme late cyclical : la reprise de l'activité intervient avec un décalage par rapport à la conjoncture économique.
- Le groupe est exposé au dollar et à la hausse des prix du cuivre et de l'énergie.
- La société étant dépendante des investissements industriels des entreprises et donc très sensible à la conjoncture économique, les marchés sur lesquels ses clients interviennent sont à suivre.
- Le consensus des prévisions des analystes est encore très prudent par rapport à la révision en hausse des prévisions du groupe.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
Selon Fitch rating, les opérations de fusions-acquisitions devraient revenir en force parmi les groupes de biens d'équipement du fait de l'existence de réserves de liquidités. Au sein des dix groupes du secteur notés par l'agence ces réserves s'élèvent à plus de 10 milliards d'euros, soit une progression de 50% l'an passé. Des acteurs majeurs tels Schneider ou ABB ont déjà franchi le pas alors que d'autres tels que Siemens ou Legrand ont annoncé leur intention de réaliser des acquisitions en 2010. C'est la structure du secteur qui crée un besoin de rapprochements, permettant aux acteurs de bénéficier de synergies ou d'ouvertures vers de nouveaux marchés, dans un marché marqué par une lente reprise. En outre, les valorisations sont actuellement attractives, à 9,1 fois l'Ebitda au premier trimestre 2010 contre un plus haut de 12,9 fois atteint en 2007. Néanmoins Fitch souligne que, si elles ne sont pas menées prudemment, les opérations de croissance externe pourraient menacer les notations crédit. C'est le risque des acquisitions de grande ampleur.