En l'absence d'indicateur économique de premier plan, les marchés actions évoluent en léger repli, pénalisés par un regain d'inquiétude sur la dette souveraine européenne. En très légère hausse, l'indice CAC 40 (-0,30% à 3771,27 points) est retourné dans le rouge dans le sillage de l'ouverture négative de Wall Street (-0,14% pour le Dow Jones ; - 0,17% pour le Nasdaq).
Cette prudence a été motivée par l'abaissement par Moody's de la note de la dette d'Anglo Irish Bank. L'agence de notation financière a abaissé la note de la dette principale non garantie de la banque nationalisée irlandaise, à Baa3 - soit un cran au-dessus de la catégorie spéculative - tandis que la note de la dette subordonnée a été ramenée de Ba1 à Caa1.
Ces décisions de l'agence de notation interviennent peu avant que Dublin n'annonce le montant de la facture du sauvetage d'Anglo Irish, gouffre pour les finances publiques et source d'inquiétude pour toute la zone euro. Certains analystes estiment qu'il pourrait atteindre jusqu'à 40 milliards d'euros, soit près du quart du Produit intérieur brut (PIB) annuel du pays.
Les doutes sur la capacité de l'Europe à faire face à une nouvelle crise en Irlande ont occulté une bonne nouvelle sur les marchés : le retour des fusions-acquisitons.
Le géant britannique des biens de consommation Unilever a annoncé qu'il allait racheter le spécialiste américain des soins capillaires Alberto Culver pour 3,7 milliards de dollars en numéraire. Le numéro un mondial de la distribution Wal-Mart, a pour sa part proposé plus de quatre milliards de dollars en cash pour s'emparer de l'un des rivaux sud-africains Masmart. Enfin, Sanofi-Aventis envisagerait de relever son offre sur Genzyme, actuellement à 18,5 milliards de dollars.
Dans ce climat prudent, l'euro a effacé ses pertes pour reprendre du terrain contre le dollar, touchant un plus haut inédit depuis avril à 1,35 dollar. De son côté, l'or sur le marché spot a atteint le record de 1.300 dollars l'once.
(P-J.L)