Barclays a relevé sa recommandation de Pondération en ligne à Surpondérer avec un objectif de cours inchangé de 4,25 euros sur Havas. Le bureau d'études explique que l'action a sous-performé le marché d'environ 13% au cours des trois derniers mois après la publication d'une croissance organique inférieure aux attentes au deuxième trimestre. Le broker s'attend à ce que cette croissance s'accélère au second semestre grâce à la reprise économique en Europe et aux succès commerciaux du groupe de communication.
Il anticipe désormais une croissance organique d'un plus de 4% au troisième trimestre, soit deux fois plus qu'au deuxième trimestre. Barclays vise une croissance organique annuelle de 2,8% contre 2,5% auparavant. Il table également sur une expansion de 80 points de base de la marge opérationnelle 2010, contre 50 points auparavant. Ce qui se traduit au final par un relèvement de 3% à 0,29 euro de sa prévision de bénéfice par action 2010.
L'analyste explique enfin que les perspectives à long terme de croissance des résultats son étayées par le bilan solide d'Havas. Il précise que son utilisation judicieuse permettrait une relution supérieure à 10% des résultats au cours des deux prochaines années.
Barclays fait enfin remarquer que l'action offre de la valeur. Elle s'échange 11 fois les bénéfices attendus en 2011, ce qui représente une décote par rapport à ses pairs et à sa valorisation historique.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Havas est un des leaders mondiaux dans les services marketing.
- Le groupe bénéficie de positions importantes en Europe.
- Le développement dans les pays émergents et le numérique sont deux relais de croissance significatifs.
- La structure de bilan d'Havas est excellente. C'est l'une des agences les moins endettées.
- Havas continue d'afficher une décote de 15 à 20% par rapport à ses concurrents cotés. Le rattrapage en cours devrait se poursuivre tant que la reprise du marché publicitaire n'est pas invalidée.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe ne dispose que d'un seul réseau de taille mondiale (EuroRSCG) quand ses concurrents en ont trois, voire quatre.
- Le portefeuille d'Havas manque de grands clients internationaux, ce qui rend le groupe plus dépendant des marchés locaux, les premiers touchés en cas de crise.
- Les performances d'Havas restent inférieures à celles de ses concurrents en termes de rentabilité opérationnelle, notamment par rapport à Publicis.
- Le marché européen de la publicité reste morose.
- La présence d'Havas dans les pays émergents, notamment en Asie, est encore trop faible par rapport à ses concurrents.
Comment suivre la valeur
- Havas donne traditionnellement très peu d'indications sur ses prévisions de croissance et encore moins de chiffres.
- Le groupe est dépendant de l'évolution du marché mondial de la publicité, qui est étroitement liée à la conjoncture économique. C'est l'un des premiers secteurs à voir son activité aussi bien s'arrêter que redémarrer.
- A noter que le poste revenu est plus significatif que le poste chiffre d'affaires dans le secteur de la publicité. Il faut également surveiller le "new business net" qui correspond au budget publicitaire annuel estimé des gains de budgets moins le budget publicitaire annuel estimé des pertes de budgets.
- Les intentions dans la communication de Vincent Bolloré, qui détient 32,9% du capital d'Havas et près de 30% des droits de vote du britannique Aegis, sont à suivre. Aegis est le premier réseau européen d'achats d'espaces, domaine dans lequel Havas est considéré comme sous dimensionné. Mais les analystes croient de moins en moins à un rapprochement entre les deux sociétés.
- Une ou plusieurs acquisitions sont envisageables en 2010, afin de combler le retard du groupe dans le numérique et dans les zones émergentes.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Publicité
Se faire connaître est l'objectif des onze opérateurs de paris sportifs sur internet qui ont reçu de l'autorité régulatrice l'agrément pour ouvrir leur site. Le marché de la publicité généré par l'ouverture en France des paris en ligne est estimé par les analystes à environ 150 millions d'euros net pour les six premiers mois. Cela représente un point et demi de croissance additionnelle pour les vendeurs d'espaces publicitaires cette année. En base annuelle, le marché peut être évalué à 300 millions d'investissements publicitaires. Même s'ils sont déjà connus, les opérateurs historiques vont également investir massivement. Le PMU, qui a recours à Publicis, a annoncé que son budget publicitaire allait augmenter sur un an de 74% en 2010. Un accroissement de ce budget est aussi prévu pour la Française des Jeux. Bwin, le leader mondial des paris en ligne, dépense chaque année 60 millions d'euros en communication à l'international.