La Bourse de Paris a terminé lundi en nette hausse, le CAC 40 gagnant 1,11% dopé par des valeurs bancaires soulagées de la future mise en place d'un cadre réglementaire moins contraignant que prévu.
L'indice vedette a avancé de 41,33 points à 3.767,15 points dans un volume d'échanges peu étoffé de 3,135 milliards d'euros.
Les autres grandes places européennes ont, elles aussi, bénéficié du soutien du secteur bancaire: Londres a progressé de 1,16%, Francfort de 0,75% et l'Eurostoxx 50 de 0,89%.
Les banques ont été à l'honneur après que les banquiers centraux et régulateurs eurent dévoilé dimanche soir les modalités du futur cadre réglementaire du secteur, mettant fin à une incertitude de plusieurs mois.
Cet accord prévoit que les établissements financiers renforcent leurs fonds propres (capital social et bénéfices mis en réserve) à hauteur de 7% de leurs engagements, contre 2% actuellement. Ce ratio est toutefois inférieur aux chiffres véhiculés ces dernières semaines, qui allaient jusqu'à 10%.
Autre bonne nouvelle: l'accord dit de "Bâle III" laisse le temps aux banques de s'adapter puisqu'il sera appliqué progressivement avant d'être totalement effectif début 2019.
"Les exigences du régulateur sont proches des attentes du marché, mais les banques disposent d?un délai important pour mettre en place ces nouvelles normes", souligne Christian Parisot, économiste chez Aurel.
Côté valeurs, Dexia a terminé en tête du CAC 40 (+6,16% à 3,41 euros) suivi par Crédit Agricole (+5,75% à 11,59 euros) et Société Générale (+4,30% à 45,80 euros). De son côté, BNP Paribas a progressé de 2,08% à 55,98 euros.
La levée de ces incertitudes a permis au marché parisien de se rapprocher de ses plus hauts de cet été, a relevé Waldemar Brun-Theremin, gérant actions chez Turgot Asset Management: le CAC 40 a évolué autour du seuil technique des 3.770 points qu'il a dépassé plusieurs fois en séance et l'Eurostoxx 50 s'est installé au-dessus des 2.800 points.
La séance a en revanche été atone sur le plan macroéconomique, en l'absence de statistique importante en Europe comme aux Etats-Unis.
Mais en relevant ses prévisions de croissance pour la zone euro, Bruxelles a conforté le sentiment positif du marché: la Commission européenne table désormais sur un Produit intérieur brut (PIB) de 1,7%.
Outre les banques, le secteur des matières premières s'est également distingué, grâce au bond (+13,9%) de la production industrielle chinoise.
CGG Veritas a grimpé de 6,73% à 16,96 euros, bénéficiant d'une recommandation.
Egalement dans le secteur pétrolier, Total a progressé de 0,90% à 39,35 euros.
Lafarge (+3,40% à 41,19 euros) a vu la recommandation sur son titre relevée à "surperformer" contre "neutre" auparavant par Credit Suisse.
Hors CAC 40, Ipsen a reculé de 2,99% à 26,40 euros, après l'arrêt d'essais de phase III sur l'anti-diabétique taspoglutide, développé avec le suisse Roche, en raison d'une série d'effets indésirables. Cet arrêt --qui n'équivaut pas à une annulation du programme-- constitue un nouveau revers pour le laboratoire français déjà pénalisé par l'annonce d'un retard d'au moins "12 à 18 mois" dans le dépôt de la demande de commercialisation du taspoglutide.
Meetic a bondi de 9,70% à 23,41 euros, son fondateur réfléchissant à une possible cession de ses parts, sans avoir encore arrêté de décision. Plusieurs analystes ont envisagé comme scénario une cession à Match.com, le leader américain des sites de rencontres, qui détient 27% du capital de Meetic.
Autre site phare de la sphère internet, SeLoger.com s'est envolé (+26,50% à 37,95 euros), après sa reprise de cotation. Les analystes tablent sur une contre-offre plus attractive que celle du groupe de médias allemand Axel Springer.