
Les ministères de l’Energie et de l’Economie se sont mis d’accord sur une baisse de 12 % du prix de rachat de l’énergie photovoltaïque. Mais seules les grosses installations sont concernées par cette mesure qui prendra effet le 1er septembre.
Le photovoltaïque a beaucoup séduit. L’incitation financière qui permet de revendre l’électricité produite à EDF selon une grille de tarifs préférentiels a multiplié par 10 la puissance du parc de panneaux solaires français en deux ans : sa puissance représentait 81 mégawatts en 2008. Elle est désormais estimée à 850 MW.
Alors les ministères de l’Energie et de l’Economie se réjouissent de « l’essor spectaculaire du photovoltaïque français » dont « la phase d’amorçage est achevée ». Une bonne nouvelle qui peut cependant en cacher une mauvaise : une baisse de 12 % du prix de rachat de l’énergie a été décrétée hier (23 août) et sera effective dès le 1er septembre.
Les installations domestiques de moins de 30m2 de panneaux ne sont pourtant pas concernées. Les ménages continueront à revendre leur électricité 58 centimes d’euros par KWh. Les projets professionnels et les grosses installations seront en revanche pénalisés.
Justifications gouvernementales
Bercy et le ministère de l’Ecologie anticipent les critiques : dans leur communiqué commun, ils soulignent que cet ajustement est nécessaire car il permet d’« éviter les effets d’aubaine spéculatifs ». Il résulte également de « la diminution des coûts des équipements photovoltaïques ».
Malgré tout, le gouvernement se veut, comme toujours, rassurant : « Même après cette évolution, les tarifs de rachat du photovoltaïque resteront parmi les plus favorables en Europe ». L’Allemagne a récemment annoncé une diminution de plus de 15 %. L’Espagne, dont le budget 2011 est drastique, a prévu une baisse des aides de 45 % pour les nouvelles installations de centrales au sol et de 25 % pour les installations de moyenne ampleur.
Niche énergétique ?
Si la mesure peut être perçue comme « un coup d’arrêt » au développement solaire, il s’avère que cette énergie est devenue une petite niche énergétique. Faut-il rappeler que l’écart entre le tarif d’achat (environ 580 euros le mégawatt/heure) et le prix du marché (56 euros par MWh) est financé par le contribuable ? Selon un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) que s’est procuré Le Figaro, les charges supplémentaires payées par les ménages, du fait des tarifs de rachat préférentiel actuels, s’élèveraient à 60 euros par an et par FOYER si aucune mesure n’était prise…
L’ajustement décrété n’est peut-être pas un luxe après l’augmentation de 3 % des tarifs de l’électricité, le 15 août dernier…