
La Bourse de Paris a terminé mardi en forte baisse, le CAC 40 perdant 1,75%, déprimé par un mauvais chiffre de l'immobilier américain qui a renforcé les craintes sur la reprise aux Etats-Unis.
L'indice vedette a lâché 62,12 points à 3.491,11 points, dans un volume d'échanges réduit de 3,103 milliards d'euros. La veille, il avait pourtant rebondi de 0,77%.
Les autres places européennes ont également accusé le coup à l'image de Francfort 1,26%, Londres 1,51% et l'Eurostoxx 50 1,74%.
En net repli dès l'ouverture, le marché parisien a brusquement décroché peu après la publication du chiffre des ventes de logements aux Etats-Unis en juillet, largement moins bon que prévu.
"C'est un retour aux affres de la macroéconomie pour les marchés", a commenté Xavier de Villepion, vendeur d'actions de Global Equities.
Les ventes de logements sont tombées à 3,83 millions de transactions en rythme annuel, du jamais vu depuis 1995, selon des chiffres publiés mardi par l'Association nationale des agents immobiliers (NAR).
"Malgré des taux dans l'immobilier au plus bas, nous pensons que la demande va rester faible, le marché du travail ne s'améliorant que graduellement et les ménages redressant leurs finances", juge Teunis Brosens, économiste de ING.
Cet indicateur a ravivé les inquiétudes des investisseurs quant à la réalité de la reprise aux Etats-Unis, moteur de l'économie mondiale.
Les investisseurs sont de plus en plus convaincus que la reprise sera molle aux Etats-Unis, ce qui pourrait à terme enrayer la croissance en Europe.
"Le marché est pris à contre-pied depuis début août, quand la croissance américaine s'est révélée plus faible que prévu", estime M. de Villepion, rappelant que le pays a vu sa richesse croître de 2,4% au deuxième trimestre.
Les investisseurs attendent à ce titre fébrilement la deuxième estimation du produit intérieur brut américain (PIB) annoncée vendredi.
Le vendeur d'actions se demande même si le gouvernement américain ne va pas être obligé d'annoncer de nouvelles mesures de soutien à l'économie, alors que se rapprochent les élections de mi-mandat en novembre.
Le secteur du BTP et de la construction a logiquement souffert du mauvais chiffre sur l'immobilier américain ainsi que des perspectives moroses affichées par le groupe irlandais CRH.
Lafarge a perdu 4,35% à 36,46 euros et Saint-Gobain 4,71% à 28,95 euros, la plus forte baisse du CAC 40.
Les valeurs les plus dépendantes de la conjoncture ont terminé en forte baisse, comme Alstom (-3,08% à 38,49 euros) et ArcelorMittal (-2,51% à 22,74 euros), tout comme les financières à l'image de BNP Paribas (-2,13% à 50,57 euros) et Société Générale (-1,42% à 40,70 euros).
En revanche, les valeurs considérées comme défensives, moins soumises aux aléas de l'économie, ont limité la casse. Essilor a perdu 0,42% à 48,58 euros.
De son côté, Sanofi-Aventis a lâché 2,36% à 44,74 euros alors que le Wall Street Journal affirme que le français et le groupe américain de biotechnologie Genzyme butent sur la détermination d'un prix minimum qui permettrait au premier d'engager l'examen approfondi des comptes de sa cible.
EDF Energies Nouvelles a perdu 4,77% à 30,15 euros, pénalisé par la décision du gouvernement de baisser le prix de rachat de l'électricité produite à partir de panneaux solaires.
Enfin, parmi les rares valeurs du CAC 40 en hausse, Accor a pris 0,30% à 23,43 euros, les investisseurs saluant la cession par le groupe hôtelier des murs de 48 hôtels pour 367 millions d'euros.