Les marchés européens creusent leurs pertes. Les investisseurs s'inquiètent des perspectives économiques mondiales alors que la Fed a souligné hier la dégradation de celles des Etats-Unis. D'autant plus que la croissance de l'industrie en Chine a ralenti en juillet tandis que le niveau des commandes de machines-outils au Japon ont déçu. La baisse est générale, aucune valeur du CAC ne progresse. Pernod Ricard parvient cependant à limiter son repli grâce au relèvement de la recommandation de Barclays. Vers 12h20, le CAC 40 perd 1,90% à 3659,59 points et le FTSE Eurotop 100 1,42% à 2198,49 points.
Le titre ING limite la casse après la publication de ses résultats du deuxième trimestre. En fin de matinée, le titre cède 0,48% à 7,525 euros dans un marché fortement baissier. Les investisseurs se félicitent des chiffres supérieurs aux attentes dévoilés par le bancassureur néerlandais. Le résultat net du groupe a ainsi atteint 1,09 milliard d'euros au titre du deuxième trimestre. Ce chiffre représente plus de quinze fois le bénéfice de 71 millions d'euros qui avait été atteint au deuxième trimestre 2009.
En revanche, Nestlé (+0,10% à 51,55 euros) échappe à la purge. Le groupe agro-alimentaire suisse a publié un bénéfice net de 5,5 milliards de francs suisses au premier semestre, en hausse de 7,5% sur la période. Les analystes tablaient sur un chiffre de 5,27 milliards de francs en moyenne. Nestlé a profité de cette publication pour relever ses prévisions : il anticipe désormais une croissance organique d'environ 5% combinée à une augmentation de la marge d'Ebit à taux de change constants.
Les valeurs du secteur des semi-conducteurs sont particulièrement mal orientées à la Bourse de Paris. STMicroelectronics perd 3,40% à 6,076 euros et affiche l'une des plus fortes baisses du CAC 40 tandis que Soitec cède 2,10% à 7,71 euros. L'indice représentatif du secteur aux Etats-Unis, le SOX, a perdu 2,63% hier soir, plombé en particulier par le repli d'Intel (-4,02%). Son concurrent AMD, le plus important client de Soitec, a lui chuté de 7,95%. Ces valeurs ont été pénalisées par les signes d'un ralentissement du marché du PC.
Les chiffres macroéconomiques
Le déficit des comptes courants s'est élevé à 2,7 milliards d'euros en juin en France, contre 4 milliards en mai, a annoncé la Banque de France. Cette réduction du déficit reflète essentiellement celui des échanges de biens qui est passé de 5,5 milliards d'euros en mai à 4,2 milliards d'euros en mai. Le déficit des comptes courants a atteint 36,2 milliards d'euros sur les 12 derniers mois.
Aux Etats-Unis, la balance commerciale pour le mois de juin sera publiée à 14h30 et les statistiques pétrolières hebdomadaires à 16h30.
A la mi-séance, l'euro cote 1,3019 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses).
Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.