La production industrielle française, qui est repartie à la baisse en juin, reste en hausse au deuxième trimestre, mais à des niveaux bien inférieurs à ceux d'avant la crise, a annoncé mardi l'Insee.
Au mois de juin, elle a reculé de 1,7% par rapport au mois précédent, après avoir augmenté de 1,9% en mai, a indiqué l'Institut de la statistique.
La production de la seule industrie manufacturière (industrie de transformation des biens) s'est également repliée de 1,3% après une hausse de 0,6% en mai.
Sur l'ensemble du deuxième trimestre, la production industrielle reste toutefois en hausse dans l'industrie (+0,8%) et dans l?industrie manufacturière (+1,3%), souligne l'Insee, qui doit publier vendredi les chiffres de la croissance française sur ce trimestre.
"L'industrie ne représente environ qu'un quart de l'économie", relativise Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès.
"Il y a de la croissance, mais la production industrielle reste faible, inférieure de 13% environ à son niveau d?avant crise", a-t-il observé.
L'économiste table ainsi sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) comprise entre 0,1 et 0,3% au deuxième trimestre.
L'Insee prévoit de son côté une hausse du PIB de la France de 0,5% au deuxième trimestre, ce qui constituerait un rebond après la faible croissance de 0,1% enregistrée sur les trois premiers mois de l'année.
Selon Adèle Renaux, économiste chez Natixis, la hausse de la production industrielle au deuxième trimestre s'explique avant tout par la bonne tenue des exportations. "Il y a peu de chance que la demande intérieure, déprimée, contribue au rebond de la production industrielle", a-t-elle indiqué. Pour la suite, "tout dépendra donc de l'évolution du commerce extérieur", a-t-elle souligné.
Le déficit commercial français s'est creusé au premier semestre, plombé par une plus lourde facture énergétique, mais les exportations sont reparties à la hausse.
Sur le seul mois de juin, la production industrielle a notamment baissé dans l?automobile (-7,4%). "Avec la disparition progressive de la prime à la casse, l'industrie automobile va désormais tirer la production industrielle à la baisse", anticipe Olivier Gasnier, de la Société Générale.