Les marchés européens se sont retournés à la hausse grâce à des statistiques économiques américaines meilleures au prévu. Les créations d'emplois ont été légèrement supérieures aux attentes dans le secteur privé et le secteur des services a enregistré une accélération surprise de sa croissance en juillet. A Paris, Société Générale s'est distingué grâce à de bons résultats trimestriels alors que le secteur était mal orienté en Europe. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 0,35% à 3760,72 points. Le FTSE Eurotop 100 a gagné 0,26% à 2248,45 points.
A Londres, le titre Lloyds (+3,53 % à 744,60 pence) s'est distingué à la hausse. Les investisseurs ont salué le retour aux bénéfices de la banque britannique au premier semestre. L'établissement a par ailleurs séduit le marché en présentant des perspectives favorables. Lloyds a publié un bénéfice imposable de 1,603 milliard de livres sterling au titre des six premiers mois de l'année. Ce chiffre se compare à une perte de 3,96 milliards de livres sur la même période l'an passé.
Le titre Société Générale (+ 0,68% à 47,705 euros) a surperformé le marché parisien. Tout comme BNP Paribas hier, la banque de La Défense a dévoilé aujourd'hui des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. La forte hausse des bénéfices du groupe s'explique notamment par la baisse importante des provisions. Le résultat net part de Société Générale a atteint 1,084 milliard d'euros au deuxième trimestre, soit plus de trois fois le chiffre dégagé l'an dernier sur la même période.
Mais c'est EDF (+ 5,48% à 35,13 euros) qui a affiché la plus forte progression de l'indice CAC 40 grâce à la confluence de deux bonnes nouvelles : une hausse des tarifs de l'électricité en France plus importante que prévu et le relèvement de la recommandation de Cheuvreux de Sous-performance à Surperformance. Le bureau d'études estime que toutes les mauvaises nouvelles sont désormais intégrées dans les cours alors que le titre affiche la plus mauvaise performance du secteur des utilities en Europe depuis le début de l'année. Il met également en avant l'apparition des premiers signes du redressement opérationnel du groupe. L'analyste juge enfin « très bonne » pour EDF la gamme des tarifs annoncée hier.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice ISM des services a progressé à 54,3 au mois de juillet aux Etats-Unis contre 53,8 le mois précédent. Le marché tablait sur une baisse à 53,0.
Toujours aux Etats-Unis, le secteur privé a créé 42 000 emplois au mois de juillet contre une hausse de 40 000 emplois attendue par les analystes. Les chiffres du mois de juin ont par ailleurs été révisés en hausse à 19 000 créations d'emplois contre 13 000 en estimation initiale.
Le volume des ventes de détail est resté stable dans la zone euro en juin alors que les économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne une augmentation de 0,1%. En mai, le commerce de détail avait cr- de 0,4%.
L'indice final composite dans la zone euro, qui couvre l'industrie manufacturière et le secteur des services, s'est redressé de 56 en juin à 56,7 en juillet, selon l'enquête réalisée auprès des directeurs d'achat par Markit. L'estimation flash a été confirmé. Cet indice a atteint un plus haut de 3 mois. En Allemagne, l'indice composite a été révisé à la baisse par rapport à l'estimation flash de 59,3 à 59. Il s'était élevé à 56,7 en juin. En France, il est ressorti à 61,1, à comparer avec une première estimation de 61,3 et 60,8 en juin.
A la clôture, l'euro cote 1,3146 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.