Les pertes restent limitées à Wall Street après un peu moins de deux heures de cotation. Sur le plan des sociétés, les résultats décevants de Procter & Gamble et de Dow Chemical sont en partie compensés par la performance meilleure que prévu de Pfizer. Si les résultats des sociétés sont mitigés, les statistiques économiques sont elles clairement décevantes : revenus et consommation des ménages, promesses de ventes de logement et commandes à l'industrie. Vers 17h20, l'indice Dow Jones perd 0,23% à 10650,20 points tandis que le nasdaq composite perd 0,27% à 2289,08 points.
Procter & Gamble (- 3,96% à 59,60 dollars) ferme la marche d'un indice Dow Jones mal orienté. Le fabricant de produits de grande consommation comme les rasoirs Gillette et la lessive Ariel a présenté des résultats trimestriels en baisse plus importante que prévu. La croissance des ventes n'a pas permis de compenser l'augmentation des efforts commerciaux liés notamment aux lancements de nouveaux produits. L'action est également pénalisée par des perspectives décevantes.
Les chiffres macroéconomiques
Les revenus et la consommation des ménages sont restés stables en juin. Les économistes interrogés par Reuters attendaient respectivement une hausse de 0,2% et de 0,1%. L'indice des prix PCE « core » est également resté stable en juin, à comparer avec un consensus de +0,1%.
Les commandes à l'industrie ont reculé de 1,2% au mois de juin, soit un recul plus prononcé qu'anticipé. Les économistes interrogés par Thomson Reuters anticipaient en moyenne un repli limité à 0,5%.
Les promesses de ventes de logements ont baissé de 2,6% au mois de juin. Le consensus Reuters s'élevait à +0,6%.
Les valeurs à suivre
BAKER HUGHES
Au deuxième trimestre, le groupe parapétrolier Baker Hughes a généré un bénéfice net de 93 millions de dollars, soit 23 cents par action, contre 87 millions de dollars, ou 28 cents par action, un an plus tôt. Le groupe a enregistré des éléments exceptionnels liés à l'acquisition de BJ Services représentant 18 cents par action. Le consensus Thomson Reuters pour le bénéfice par action s'élevait à 43 cents. Le chiffre d'affaires a bondi de 44% à 3,37 milliards de dollars, ce qui est inférieur aux attentes de Wall Street de 3,47 milliards de dollars.
DOW CHEMICAL
Le groupe chimique Dow Chemical a publié des résultats décevants. Au deuxième trimestre, il a renoué avec les profits en dégageant un bénéfice net de 659 millions de dollars, soit 50 cents par action, à comparer avec une perte de 344 millions de dollars, soit 47 cents, un an auparavant. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 54 cents, soit 2 cents de moins que le consensus Thomson Reuters. Les ventes ont bondi de 20% à 13,618 milliards de dollars. Elles ont augmenté de 26% à périmètre comparable.
GENZYME
Sanofi-Aventis serait en discussions avec Genzyme après lui avoir envoyé une offre de rachat, selon Bloomberg et Reuters, citant des sources proches du dossier. Selon ce dernier, le groupe pharmaceutique français aurait proposé 69 dollars par action, ce qui valorise la cible à 18,4 milliards de dollars. Mais les sources des deux agences de presse s'accordent sur le fait que les actionnaires de Genzyme n'accepteront pas une offre qui serait inférieure à 80 dollars.
NYSE EURONEXT
NYSE Euronext a publié un bénéfice net de 184 millions de dollars au deuxième trimestre 2010, soit 70 cents dilués par action. L'an dernier, le groupe boursier avait enregistré une perte nette de 182 millions de dollars. Le chiffre d'affaires a progressé de 7% sur la période à 654 millions de dollars. A taux de change constants, la hausse de l'activité s'élève à 10%. L'Ebitda ajusté ressort à 313 millions de dollars contre 281 millions de dollars au deuxième trimestre 2009.
PFIZER
L'américain Pfizer a publié un bénéfice net de 2,475 milliards de dollars au deuxième trimestre, en hausse de 9% par rapport à la même période l'an passé. Le résultat du groupe pharmaceutique était alors ressorti à 2,261 milliards de dollars. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action ressort à 62 cents contre 52 cents seulement attendu par les analystes. L'activité s'élève à 17,327 milliards de dollars sur la période, soit une hausse de 58%, en raison de l'acquisition de Wyeth, finalisée le 15 octobre.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
ism (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers.
Le volet le plus attendu de ce "report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.