La Bourse de Paris a affiché un bilan positif cette semaine (+3,05%) grâce à des résultats trimestriels d'entreprises satisfaisants, qui ont réussi à prendre le pas sur les inquiétudes liées à la vigueur de la croissance mondiale et surtout aux craintes d'un essoufflement aux Etats-Unis.
Sur l'ensemble de la semaine, l'indice cac 40 a progressé de 106,89 points pour terminer vendredi à 3.607,05 points.
Depuis le début de l'année le CAC 40 est en recul de 8,37%.
"En fait depuis le mois de mai, on assiste à une bataille entre les publications et les commentaires des entreprises qui sont plutôt positifs et les indicateurs macroéconomiques sur la croissance mondiale qui sont souvent décevants, notamment venant des Etats-Unis. A cet égard, la semaine qui vient de se dérouler n'a pas dérogé à la règle et ce sont les données microéconomiques qui ont gagné", a résumé Philippe-Henri Burlisson, directeur des gestions fondamentales chez Groupama AM.
Les premiers jours de la semaine ont été dominés par des données macroéconomiques décevantes, notamment dans le secteur immobilier américain, qui ont tiré le marché vers le bas et alimenté le pessimisme du marché.
L'attentisme avant le discours du président de la Reserve fédérale Ben Bernanke a également pesé sur la cote en première partie de semaine.
Puis, les opérateurs ont fait preuve de prudence avant la publication des résultats des "stress test" (tests de resistance), menés sur 91 banques européennes, censés démontrer leur capacité à resister à des crises financières. Ces résultats devaient être publiés après la clôture des marchés vendredi.
Mais à partir de jeudi, les investisseurs ont repris confiance à la faveur de publications trimestrielles de bonne facture et de perspectives de résultats, sur l'ensemble de l'année, qui se confirment et sont même souvent révisées à la hausse.
Dans plus de trois quarts des cas (81%), le marché a été agréablement surpris par les résultats trimestriels des grands groupes qui se sont révélés supérieurs aux prévisions des analystes, indique-t-on chez Global Equities.
Mais cette progression hebdomadaire reste très fragile car elle manque de base solide et souffre d'un manque de confiance.
"Si il y a bien une chose que les opérateurs détestent et sanctionnent aussitôt c'est le manque de visibilité", souligne-t-on à l'envi dans les salles de marché. Et c'est le cas actuellement: depuis quelque mois le marché est assailli de doutes sur la qualité et la vigueur de la reprise: assistera-t-on à un scénario en W (double creux) avec une reprise en cours qui va retomber comme un soufflé, ou à une croissance de plus en plus molle ou encore à une rechute de l'économie alors qu'elle est toujours en récession? Autant d'hypothèses qui se traduiraient par des résultats d'entreprises en 2011, inférieurs à ceux de 2010.
Mais si les interrogations sur la reprise sont fortes, les opérateurs ont au moins la satisfaction d'être plus sereins quant aux inquiétudes liées aux dettes souveraines qui avaient empoisonné les marchés ce printemps. Dans leur note hebdomadaire les économistes de Saxo Banque ont salué le fait que la dégradation de la note de la dette de l?Irlande lundi n'a pas fait trembler les marchés comme cela aurait pu être le cas au printemps quand les inquiétudes sur la crise de la dette des Etats étaient fortes.
L?actualité sera dense la semaine prochaine avec comme point d'orgue la première estimation du PIB américain pour le deuxième trimestre (vendredi).