Exane a abaissé son objectif de cours de 18,70 à 17 euros et réitéré son opinion Sous-performance sur France Télécom avant la publication des résultats du premier semestre le 29 juillet. Le broker table sur un chiffre d'affaires de 11,07 milliards d'euros et un EITDA de 3,95 milliards d'euros pour le deuxième trimestre. Il anticipe un recul organique des ventes de 2,8%, en ligne avec la tendance du premier trimestre. L'analyste s'attend à ce que la téléphonie fixe en France soit le principal contributeur à la baisse organique de 6% de l'ebitda de l'opérateur télécoms au premier semestre.
Le bureau d'études estime que la politique de rémunération des actionnaires sera un des points clés de cette publication. Exane prévient qu'une réduction, même faible, du dividende pourrait avoir un impact négatif.
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/Les points forts de la valeur/=
- France Télécom-Orange est le troisième opérateur mobile et le premier fournisseur d'accès internet adsl en Europe. Il est l'un des leaders mondiaux des services de télécommunications aux entreprises multinationales, sous la marque Orange Business Services.
- En 2005, le groupe a adopté une stratégie d'operateur intégré. Depuis, il a renforcé sa présence géographique et pris les virages technologiques pour assurer son avenir.
- Grâce à une décision de justice qui lui est favorable, France Telecom peut poursuivre ses offres couplées d'accès à Internet et de diffusion d'Orange Sports. Sa stratégie, qui consiste à enrichir son offre d'accès à Internet en développant des contenus et à pratiquer des prix plus élevés, est donc validée.
- La résolution du conflit avec Orascom est très positive car l'Egypte est l'un des marchés les plus dynamiques du continent africain.
- L'action offre un rendement élevé (près de 10%) grâce à un dividende élevé et récurrent.
Les points faibles de la valeur
- France Télécom évolue dans un cadre réglementaire défavorable, marqué par une pression accrue des instances régulatrices du secteur.
- En 2010, les mesures de régulation devraient avoir un impact d'environ 1 milliard d'euros sur le chiffre d'affaires, et de 400 à 500 millions sur la marge brute d'exploitation.
- France Télécom est probablement l'opérateur historique le plus « challengé » en Europe sur son marché domestique et il sera confronté à une nette érosion de ses cash-flows à moyen terme.
- La concurrence se durcit à travers le lancement de nouvelles offres, dont Ideo développée par Bouygues Telecom.
- L'arrivée d'un quatrième acteur sur le marché français de la téléphonie mobile va modifier l'état des forces en présence sur le marché. Free, dont l'entrée sur le marché est prévue début 2012, veut casser les prix.
- Le groupe traverse une grave crise sociale marquée par plusieurs suicides. Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour « harcèlement moral » suite à ces suicides, qui sont imputés à la politique de restructuration et aux méthodes de management du groupe. Ce contexte social non encore apaisé limite la marge de manoeuvre du groupe, tant sur le plan financier que sur celui de la communication
Comment suivre la valeur
- France Télécom est considérée comme une valeur défensive et de rendement.
- Le titre est très sensible aux actions intentées par ses concurrents.
- Pour tenter de résoudre la crise sociale sans précédent, le groupe a présenté début juillet ses engagements et ses plans d'action pour les cinq prochaines années. C'est le plan « Conquêtes 2015 ». France Telecom a ainsi pour objectifs de compter 300 millions de clients d'ici à 2015, de doubler le chiffre d'affaires issu des pays émergents avec un objectif de 5 à 7 milliards d'euros d'acquisitions d'ici trois ans, et de recruter 10.000 salariés en France sur 2010-2012.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Opérateurs télécoms
Les experts estiment que d'ici à 2015 les revenus générés par l'explosion du trafic mobile devraient au mieux compenser la baisse continue du chiffre d'affaires des communications téléphoniques (chiffrée à 4% annuellement). Les opérateurs se plaignent de devoir financer seuls de lourds investissements dans les réseaux de télécommunications. Ils sont confrontés à des investissements très lourds ; selon l'Idate, 300 milliards d'euros seront nécessaires pour remplacer le cuivre par de la fibre optique en Europe. Le Vieux-continent est déjà en retard dans le très haut débit. Or, face à des conditions de financement qui se sont durcies, les intervenants vont éprouver des difficultés à engager les dépenses.