CM-CIC a réitéré sa recommandation Conserver et son objectif de cours de 58 euros sur Aéroports de Paris après la publication des chiffres du trafic du mois de juin du groupe. Ces chiffres font apparaître une hausse de 2,3%. Le broker observe toutefois que ce rebond est assez peu marqué malgré le début de la période estivale, et nettement moins fort que chez Fraport. « Le trafic de juillet risque d'être perturbé par les mouvements de grève chez les contrôleurs aériens », ajoute-t-il.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
ADP bénéficie d'un modèle économique résilient avec un trafic qui résiste mieux que celui de ses principaux concurrents : la France est toujours la première destination touristique mondiale et le hub (plate-forme de correspondance) le plus puissant en Europe.
ADP a su diversifier ses activités. Les commerces et l'immobilier sont deux axes de développement importants.
Avec la crise, ADP a fait des efforts pour modérer ses tarifs et renforcer les mesures d'économies au niveau du groupe.
- Le groupe a noué des partenariats importants avec Air France/KLM et l'alliance Skyteam, Star Alliance, Fedex et La Poste pour le fret. Il a également noué un partenariat avec Schiphol Group qui gère l'aéroport d'Amsterdam.
Les points faibles de la valeur
- La reprise du trafic aérien reste dépendante de la conjoncture économique.
Le trafic est également dépendant des grèves, des intempéries ou de phénomènes naturels comme le nuage de cendres qui a paralysé l'espace aérien plus d'une semaine en avril 2010.
Certains analystes estiment qu'un ENVIRONNEMENT réglementaire jugé de plus en plus contraignant pourrait limiter la marge de manoeuvre d'ADP pour profiter pleinement de la reprise.
Le groupe doit engager d'importants investissements dans les prochaines années s'il ne veut pas obérer sa croissance (construction du satellite 4, rénovation du terminal 2B et liaison entre les terminaux 2A et 2C de Paris-Charles-de-Gaulle).
- Des contentieux peuvent naître avec les compagnies aériennes.
Comment suivre la valeur
-La valeur jouit d'un statut défensif dans le secteur
- Premier actionnaire d'ADP, L'Etat français n'a pas vocation à maintenir en l'état sa participation. Il pourrait avoir besoin d'argent frais pour réduire le poids de la dette publique. Vinci (3,3 % du capital) souhaite se renforcer en cas de désengagement de l'Etat. Une privatisation totale ou partielle pourrait être l'occasion de voir d'autres groupes, comme les espagnols Albertis ou Grupo Ferrovial, entrer au capital.
- L'activité d'Aéroports de Paris dépend de la santé financière des compagnies aériennes.
L'évolution du cadre réglementaire et la renégociation annuelle des tarifs avec l'Etat sont à suivre. La modification du périmètre de régulation se profile pour 2011 et devrait permettre de revaloriser sensiblement l'Immobilier de diversification et les activités commerciales du groupe.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
Selon la dernière estimation de l'Association du transport aérien international (Iata), ses 230 compagnies adhérentes devraient dégager des profits cumulés de 2,5 milliards de dollars en 2010 contre 9,9 milliards de pertes en 2009. L'Iata tablait précédemment sur 2,8 milliards de déficit cette année. La révision de ses prévisions provient du rebond plus fort qu'attendu du trafic aérien. C'est le redressement des compagnies asiatiques qui sera le plus spectaculaire car elles devraient dégager 2,2 milliards de dollars de bénéfices cette année contre 2,7 milliards de pertes en 2009. Néanmoins les compagnies aériennes européennes devraient rester lourdement déficitaires, avec des pertes qui ont même été revues à la hausse (de 2,2 à 2,8 milliards de dollars pour 2010, contre 4,4 milliards l'an dernier). C'est d'abord la faiblesse de la croissance économique européenne qui expliquerait cette évolution, mais aussi la baisse de l'euro face au dollar, qui renchérit une partie des coûts, et les mouvements sociaux, notamment chez British Airways. Même les compagnies nord-américaines, habituellement déficitaires, pourraient générer un profit cumulé de 1,9 milliard de dollars, contre 2,7 milliards de pertes en 2009.