Les marchés actions européens ont trébuché vendredi après-midi dans le sillage de Wall Street. Les investisseurs ont mal accueilli les résultats trimestriels de Bank of America et de Citigroup. Surtout, ils ont été très déçus par le décrochage de la confiance des consommateurs américains au mois de juillet. Ces nouvelles négatives semblent valider la thèse d'un essoufflement de la reprise. A Londres, BP a échappé à la baisse, soutenu par l'arrêt provisoire de la fuite de pétrole dans le Golfe du Mexique. Le CAC 40 a perdu 2,28% à 3500,16 points. L'Eurotop 100 a cédé 1,89% à 2128,53 points.
BP a gagné 1,21% à 406,60 pence à Londres. Le titre de la compagnie pétrolière, qui est tombé jusqu'à 296 pence le mois dernier, a été soutenu par l'arrêt de la fuite de pétrole dans le golfe du Mexique. Il ne s'agit pour l'instant que d'une fermeture temporaire : BP procède aux essais du nouveau dôme de confinement installé lundi. Le groupe et la Maison-Blanche ont souligné le caractère transitoire de cet arrêt. Pour autant, c'est la première fois depuis le début de la marée noire, le 20 avril, que le pétrole ne s'écoule pas dans la mer ; un premier soulagement pour les investisseurs.
A Paris, Carrefour a cédé 1,53% à 34,795 euros au lendemain de la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel légèrement supérieur aux prévisions. Ce chiffre global cache en effet des disparités au sein des zones géographiques où est présent le numéro deux mondial de la distribution. Ainsi, si les analystes ont été positivement surpris par la France, grâce à la performance des hypermarchés, ou encore par l'Asie, les pays du sud de l'Europe (Espagne et Italie) et Belgique ont en revanche déçu.
En revanche, Stallergenes a progressé de 3,27% à 56,80 euros après avoir publié un chiffre d'affaires trimestriel solide et relevé ses objectifs annuels. Le laboratoire biopharmaceutique, spécialisé dans le traitement des allergies, a réalisé au deuxième trimestre 2010 un chiffre d'affaires de 47,3 millions d'euros, en hausse de 14,3%, contre une progression de 10% maximum attendue par le consensus. Le groupe a bénéficié du succès de ses traitements par voie sublinguale et notamment de l'Oralair, son traitement vedette contre les allergies au pollen.
Les chiffres macroéconomiques
D'après les premières estimations d'Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne, pour le mois de mai 2010, la zone euro a enregistré un déficit du commerce extérieur de 3,4 milliards d'euros avec le reste du monde, comparé à +2,2 milliards d'euros en mai 2009. Le solde enregistré au mois d'avril 2010 était de +0,3 milliard, contre +2,6 milliards en avril 2009. En mai 2010 par rapport à avril 2010, les exportations corrigées des variations saisonnières ont augmenté de 1,6% et les importations de 4,2%.
Aux Etats-Unis, les prix à la consommation se sont repliés de 0,1% au mois de juin. Les analystes tablaient sur une stabilité des prix. Au mois de mai, les prix s'étaient contractés de 0,2%. Les prix hors énergie et alimentation ont progressé de 0,2% contre un consensus de +0,1%. En juin, les prix à la consommation affichent leur troisième mois consécutif de baisse, une première depuis décembre 2008. Sur un an, les prix ont progressé de 1,1%.
L'indice de confiance des consommateurs, calculé par l'Université du Michigan, au mois de juillet est tombé à 66,5, en donnée provisoire, contre 76 au mois de juin. Les économistes tablaient au mois de juillet sur un repli limité à 74,5.
A la clôture de la Bourse de Paris, l'euro cote 1,2938 dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.