Nouvelle rechute des marchés européens ce jeudi, sur fond de regain d'inquiétudes sur la santé de l'économie mondiale. Après une première déception avec l'indice PMI de l'activité industrielle chinoise, les statistiques économiques décevantes de l'Europe et des Etats-Unis ont enfoncé le clou. Le secteur manufacturier de la zone euro a enregistré sa plus faible croissance depuis quatre mois en juin, et les chiffres américains ont déçu sur le front de l'emploi, du logement et de l'activité manufacturière. Le CAC 40 a perdu 2,99% à 3 339,90 pts et l'Eurotop 100 a glissé de 2,43% à 2 034,92 pts.
Le groupe suisse ABB a chuté de 2,42% à 18,51 francs suisses après l'annonce de la décision du groupe industriel suisse d'abandonner la course au rachat de la société britannique Chloride Group. En effet, ABB a déclaré qu'il ne suivrait pas l'offre de 375 pence par action déposée par l'américain Emerson Electric il y a deux jours. S'il ne remet pas en doute l'intérêt d'une fusion entre ABB et Chloride, le groupe suisse préfère conserver une approche disciplinée lors de l'évaluation des acquisitions potentielles.
Le titre Ubisoft a signé la meilleure performance de l'indice SBF 120, avec un bond de 5,96% à 6,56 euros. Le titre a été soutenu par une note de Deutsche Bank, qui a relevé sa recommandation sur la valeur de Vendre à Acheter avec un objectif de cours de 7,70 euros, soit un potentiel de hausse de 25%. Le broker constate que le titre a sous-performé l'indice CAC mid 100 de 90% depuis 2009. Il pense qu'il est temps de regarder le dossier sous un nouvel angle après le salon de l'E3 au mois de juin.
En baisse de 0,17% à 28,64 euros, Arkema a surperformé la Bourse de Paris. Les investisseurs ont bien accueilli les perspectives encourageantes dévoilées ce matin par le groupe de chimie de spécialités. Arkema a estimé qu'il devrait enregistrer, au titre du deuxième trimestre 2010, ses meilleurs résultats depuis son introduction en bourse, en mai 2006. Le groupe de chimie a déclaré que les tendances du début de l'année ont perduré, et que son activité a bénéficié d'effets de saisonnalité positifs.
Les chiffres macroéconomiques
Les prix à la production sont restés stables au mois de mai en France, après une hausse de 1% au mois d'avril. Les analystes prédisaient une hausse de 0,2%.
Le secteur manufacturier de la zone euro a enregistré en juin sa plus faible croissance en quatre mois selon les résultats définitifs de l'enquête Markit. L'indice PMI des directeurs d'achat est ressorti à 55,6 en juin contre 55,8 au mois de mai, conformément aux attentes des analystes.
Les inscriptions au chômage pour la semaine du 26 juin aux Etats-Unis seront connues à 14h30.
L'indice ISM manufacturier des Etats-Unis est ressorti à 56,2 au mois de juin contre 59,7 en mai. Les analystes attendaient une baisse plus modeste, à 59.
Les promesses de ventes de logements aux Etats-Unis ont plongé de 30% au mois de mai, là où les analystes attendaient une baisse de 12,5% seulement. Les dépenses de construction ont en revanche reculé moins que prévu, avec une baisse de 0,2% contre - 0,8% attendu.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties à 472 000 lors de la semaine du 26 juin contre 459 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 457 000). Les analystes anticipaient un chiffre de 452 000.
A la clôture, l'euro cote 1,2475 dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
L'ancienne branche chimie de Total a remodelé son profil en profondeur depuis son introduction en Bourse en 2006.
Arkema a mis l'accent sur la restauration de sa rentabilité en misant sur les produits de très haute performance, l'innovation et la productivité.
Touché de plein fouet par la crise, le groupe a mis l'accent sur la préservation de sa situation financière. Le programme de réduction de coûts a été accéléré. Son taux d'endettement net est de seulement 20%, ce qui est rare dans le secteur.
- Arkema n'exclut pas à moyen terme des opérations de croissance externe « très ciblées et consolidantes », selon ses termes.
Les points faibles de la valeur
- La forte dépendance d'Arkema aux zones géographiques à faible potentiel de croissance (Europe et Amérique du nord), sa présence toujours limitée dans les pays émergents (moins de 20% du chiffre d'affaires, contre 30% en moyenne pour ses concurrents) et sa forte exposition aux produits Vinyliques en Europe où les conditions de marché restent très difficiles, incitent nombre d'analystes à privilégier d'autres valeurs du secteur.
La reprise de l'activité du groupe dépend de la vigueur de la reprise économique mondiale. La crise a déjà obligé le groupe à décaler d'un an son objectif de 12 % de marge brute d'exploitation à l'HORIZON 2011.
Comment suivre la valeur
Arkema est une valeur cyclique. Elle est particulièrement sensible à la conjoncture économique et à l'évolution des coûts des matières premières.
La valeur est également sensible à la parité euro/dollar et bénéficie d'un renforcement du dollar. Selon certains analystes, une appréciation de 10% du dollar entraîne une hausse de 13% du BPA.
C'est également une valeur de restructuration. Elle pourrait aussi faire l'objet de spéculation avec la reprise du cycle des fusions et acquisitions.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Produits de base - Chimie
La chimie est la première industrie consommatrice de produits énergétiques en France en constituant 41% des besoins totaux de l'industrie nationale. Le pétrole et le gaz représentent environ 70% du coût total des matières premières pour les entreprises chimiques françaises. L'industrie chimique en France est le second producteur européen et le cinquième producteur mondial. Elle est un des tout premiers secteurs industriels en France.