La Bourse de Paris a clôturé mardi sur une chute de 4,01%, le CAC 40 s'écroulant de plus de 140 points, dans un marché marqué par un net regain d'inquiétudes sur la vigueur de la reprise économique mondiale et des craintes sur la solvabilité des banques européennes.
L'indice vedette est tombé à 3.432,99 points, dans un volume de 4,237 milliards d'euros, décrochant dans le sillage des Bourses asiatiques et à l'unisson des autres places européennes.
Londres a ainsi perdu 3,10%, Francfort 3,33% et Milan 4,44%, tandis que Madrid s'effondrait de 5,45%. L'Eurostoxx a quant à lui reculé de 3,89%.
Une conjonction de facteurs explique la défiance des investisseurs, au premier rang desquels des inquiétudes ravivées sur la solidité de la reprise économique en Chine, a estimé Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
L'institut de conjoncture privé Conference Board a en effet révisé à la baisse son indice composite sur les perspectives de croissance chinoise. "Dans un ENVIRONNEMENT très fragile, il n'en fallait pas plus pour que le marché dévisse", a indiqué M. Marçais.
"Le marché est très nerveux, et cette révision l'a beaucoup perturbé, car la Chine est devenu un indispensable relais de la croissance mondiale", a renchéri Victoria Stive, gérante d'actions de chez Meeschaert Gestion Privée.
De mauvais indicateurs macroéconomiques au Japon, deuxième économie mondiale, contribuaient également à la fébrilité: la production industrielle et la consommation des ménages ont fléchi en mai dans l'archipel, où le chômage a augmenté, laissant envisager un ralentissement de la croissance du pays.
Par ailleurs, les craintes sur les dettes souveraines européennes restent une préoccupation majeure, alors que s'accroissent les interrogations sur la solvabilité des banques, a relevé M. Marçais.
Jeudi, les établissements financiers de la zone euro doivent en effet rembourser un prêt massif de 442 milliards d'euros de crédits à la Banque centrale européenne (BCE), une échéance importante qui fait redouter aux marchés un assèchement brutal des liquidités.
Reflétant ces inquiétudes des investisseurs vis-à-vis de la zone euro, la monnaie unique poursuivait sa nette glissade face au dollar.
Les valeurs bancaires ont pâti de ces incertitudes et enregistré les plus fortes chutes de la cote parisienne, à l'image de Crédit Agricole (-7,94% à 8,35 euros), BNP Paribas (-6,92% à 43,75 euros) et Société Générale (-6,45% à 33,80 euros).
Les valeurs automobiles ont particulièrement souffert, Peugeot lâchant 5,99% à 20,96 euros et Renault 5,55% à 30,54 euros, tout comme les titres industriels, tels que Vinci (-4,95% à 34,63 euros), Saint-Gobain (-4,91% à 31,09 euros) et Lafarge (-4,79% à 45,65 euros) dans la construction.