
La Bourse de Paris a terminé jeudi en forte baisse, le CAC 40 perdant 2,37%, affecté par la résurgence de craintes sur la Grèce et par les propos pessimistes de la banque centrale américaine sur la croissance outre-Atlantique.
L'indice vedette a reculé de 86,43 points à 3.555,36 points dans un volume d'échanges de 3,849 milliards d'euros. Il a enregistré sa troisième séance de baisse consécutive, après un rebond de neuf séances entamé début juin.
Sur les autres grandes places européennes, Francfort a lâché 1,44%, Londres 1,51% et l'Eurostoxx 50 2,20%.
En dépit d'une ouverture en légère hausse, le marché parisien est rapidement reparti dans le rouge, inquiet du ton pessimiste affiché par la Réserve fédérale américaine (Fed) sur l'évolution de la conjoncture outre-Atlantique.
La banque centrale a estimé mercredi, à l'issue de sa réunion, que la conjoncture était devenue moins favorable en raison de la situation en Europe, des propos qui ont refroidi les investisseurs.
A ces inquiétudes, sont venues s'ajouter de nouvelles tensions sur la Grèce, puisque les CDS grecs (Credit Default Swap), les assurances contre le risque de défaut du pays, ont bondi jeudi à un nouveau niveau historique.
"Les craintes (sur la solvabilité de la Grèce) ne sont pas justifiées sur les années à venir en raison du plan d'aide européen" annoncé début mai, a estimé Yves Marçais, vendeur actions chez Global Equities.
Mais cet ensemble de facteurs a incité les investisseurs à prendre des bénéfices notamment dans le secteur bancaire, toujours très exposé à la dette grecque et à celles des autres pays fragiles de la zone euro.
Les statistiques du jour n'ont pas permis d'inverser la tendance.
Les commandes de biens durables aux Etats-Unis ont reculé de 1,1% en mai, soit un peu moins que prévu. Les nouvelles inscriptions au chômage sont restées à un niveau élevé (457.000) la semaine dernière, mais ont baissé pour la première fois en trois semaines.
Toutes les valeurs du CAC 40 ont fini dans le rouge, en particulier les valeurs bancaires qui ont payé le plus lourd tribut. Le secteur est affecté par les projets de taxation sur les actifs risqués dont discutent la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne et qui devraient être abordés lors du G20.
BNP Paribas a perdu 4,99% à 45,87 euros, enregistrant la plus forte baisse du CAC 40, suivi par Crédit Agricole (-4,72% à 8,81 euros) et Société Générale (-4,52% à 35,15 euros).
Le titre de l'assureur Axa a fini par perdre 2,25% à 13,25 euros, après avoir fortement monté en début de séance, dopé par la vente des activités du groupe en assurance vie, épargne et retraite au Royaume-Uni. Cette cession doit entraîner une moins-value exceptionnelle de 1,4 milliard d'euros pour Axa en 2010, mais celui-ci a assuré qu'il serait bénéficiaire au premier semestre.
Veolia Environnement a cédé 1,70% à 20,86 euros, malgré le gigantesque contrat pour la distribution d'eau potable qu'il a remporté dans quelque 140 communes d'Ile-de-France pour la période de 2011 à 2022.
Hors CAC 40, TF1 a perdu 4,32% à 11,29 euros. Selon Le Figaro, l'élimination des Bleus dès le premier tour de la Coupe du monde va causer un manque à gagner de plus de 10 millions d'euros en termes de recettes publicitaires.