L'inflation en Inde a franchi le seuil symbolique des 10% en mai sur un an, à 10,16%, selon les données officielles publiées lundi, alors que le gouvernement tente depuis des mois de lutter contre l'envolée des prix des denrées alimentaires.
L'indice des prix de gros, qui sert de mesure à l'inflation, est supérieur au consensus d'analystes établi par Dow Jones qui tablait sur une inflation de 9,59%, soit la même qu'en avril.
Le gouvernement a par ailleurs révisé à la hausse le taux d'inflation du mois de mars sur un an, qui passe de 9,9% à 11,04%.
Hors chiffres révisés, l'inflation en mai sur un an est la plus élevée depuis 18 mois.
Selon des analystes, la Banque centrale devrait de nouveau augmenter ses taux d'intérêt de 25 points de base, sans forcément attendre la prochaine réunion sur la politique monétaire fixée le 27 juillet.
"Nous nous attendons à ce que la Reserve Bank of India (RBI) agisse immédiatement pour enrayer les pressions inflationnistes", a commenté Rupa Rege Nitsure, économiste en chef à la banque publique Bank of Baroda.
Cette année, la Banque centrale a déjà relevé deux fois de 25 points de base les principaux taux d'intérêt, en mars et en avril.
Le taux auquel elle prête aux banques commerciales est actuellement de 5,25% (taux repo) et celui auquel elle emprunte aux banques est de 3,75% (taux reverse repo).
Lors de la dernière réunion de politique monétaire de l'organisme en avril, le gouverneur Duvvuri Subbarao avait indiqué que de "petits pas" devraient être faits plusieurs fois pour réduire la pression sur les prix, et notamment entre les réunions officielles.
La Banque centrale table sur un taux d'inflation de 5,5% d'ici la fin de l'année budgétaire s'achevant fin mars 2011.
Le gouvernement de centre-gauche, conduit par le parti du Congrès de Sonia Gandhi, est sous pression depuis des mois pour lutter contre la hausse des prix en particulier ceux des denrées alimentaires.
Les prix des céréales, du riz, des lentilles et du sucre --des aliments de base pour la population indienne de 1,1 milliard d'habitants-- se sont envolés à cause de la plus faible mousson en près de quarante ans, l'an dernier.
Les analystes jugent que la Banque centrale va attendre le début des pluies de la mousson, qui débute en juin et se termine en septembre, pour voir si les précipitations permettront de faire diminuer le prix des denrées alimentaires