Le rebond se confirme sur les marchés européens avec cette quatrième séance d'affilée orientée à la hausse. Les craintes des investisseurs sur la santé de l'économie de la zone euro se sont apaisées après la publication d'une progression plus forte que prévu de la production industrielle. Les valeurs financières se sont à nouveau distinguées, de même que le secteur des matières premières, et notamment les pétrolières, hormis BP. Aujourd'hui, le CAC 40 a gagné 1,98% à 3 626,04 points et l'Eurotop 100 s'est apprécié de 0,99% à 2 159,02 points.
En repli de 8,71% à 257,75 pence, BP a connu la plus mauvaise performance de la Bourse de Londres, pénalisé par les craintes suscitées par les conséquences financières de la marée noire du Golfe du Mexique. La Maison-Blanche souhaite que la compagnie pétrolière britannique mette en place un fonds exclusivement destiné à régler les dommages et intérêts qui seront réclamés par les particuliers et les entreprises touchés par la catastrophe. Barack Obama voudrait pousser BP à placer sous séquestre le dividende qu'il envisage de payer cet été.
En hausse de 5,91% à 39,79 euros, Alstom a signé la plus forte performance du CAC 40, soutenu par la publication d'une étude favorable de Bank of America-Merrill Lynch. En effet, la banque américaine a intégré Alstom sur sa liste Europe 1 après le repli de l'action à ses plus bas de 2008 : au moment de la crise financière. Le broker souligne que le titre du groupe industriel français est le seul parmi sa couverture de valeurs a ne pas s'être redressé alors que ses perspectives se sont significativement améliorées depuis.
Vendredi, le titre Club Méditerranée clôturait sur une hausse de 9,38% à la faveur de la publication de résultats meilleurs que prévu. Aujourd'hui, la valeur a de nouveau été en tête de l'indice SBF 120 avec un bond de 9,13% à 13,75 euros. En cinq jours, l'action s'est appréciée de pas moins de 28,86%. La hausse du jour s'explique par l'annonce de l'entrée au capital du groupe du chinois Fosun à hauteur de 7,1%. Dans un communiqué, la direction du groupe de loisirs souligne que ce mouvement fait du chinois l'un de ses plus importants actionnaires stratégiques.
Les chiffres macroéconomiques
La production industrielle en zone euro a progressé de 9,5% au mois d'avril par rapport à la même période en 2009 contre une hausse de 8,7% attendu par les analystes. Sur un mois, la production industrielle a augmenté de 0,8% contre une hausse de 0,5% attendue par le marché.
A la clôture, l'euro cote 1,2283 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses).
Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.
Taux directeur : Il s'agit du taux d'intérêt principal de chacune des banques centrales dans le cadre des prêts aux institutions financières commerciales. Le pilotage de ces taux est un instrument de politique monétaire, qui permet d'agir sur la vie économique d'un pays. Ainsi, lorsque celui-ci veut aider sa monnaie ou lutter contre l'inflation, il lui faut relever légèrement ses taux directeurs, tout en veillant à ne pas trop peser sur la croissance.