Les marchés européens ont enregistré leur troisième séance consécutive de baisse. Après avoir basculé dans le rouge en raison de la baisse surprise des ventes aux détail aux Etats-Unis, les indices se sont redressés grâce à une hausse plus importante que prévu de la confiance des consommateurs. Ils ont bénéficié de la forte hausse du secteur bancaire alors que Moody's estime que les banques ont suffisamment de capital pour absorber les pertes liées la crise de la dette souveraine. Le CAC 40 a clôturé en hausse de 1,1% à 3555,52 points et le FTSE Eurotop 100 sur un gain de 0,63% à 2137,81 pts.
L'action Novartis (+ 3,25% à 55,60 francs suisses) affiche la plus forte progression de l'indice de référence du marché suisse, le SMI. Le titre du groupe pharmaceutique bénéficie d'un avis favorable du comité consultatif l'administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments (FDA) pour un médicament contre la sclérose en plaques, le Gilenia. Ce médicament qui est administré par voie orale pourrait devenir un des « blockbusters » de Novartis. La décision définitive de la FDA est attendue en septembre.
A Paris, le titre Club Méditerranée a progressé de 9,38% à 12,60 euros, dominant de la tête et des épaules le classement de l'indice SBF 120. Le marché salue le retour au bénéfice du groupe de loisirs, qui publiait ses résultats semestriels ce matin. Les investisseurs se félicitent aussi des discussions du groupe en Chine concernant un partenariat stratégique et capitalistique. Club Méditerranée a enregistré un bénéfice net de 3 millions d'euros au premier semestre, contre une perte de 22 millions d'euros un an plus tôt.
Oddo Securities a ajouté JCDecaux (+ 3,35% à 21,12 euros) à sa liste de valeurs préférées dans le secteur des médias comprenant Havas et TF1. Le bureau d'études a relevé sa recommandation d'Accumuler à Acheter et son objectif de cours de 23 euros à 24 euros. Le broker estime que le spécialiste de la communication extérieure devrait profiter d'un bon momentum en 2010, ce qui l'a conduit à revoir en hausse de 8% sa prévision de bénéfice par action 2010, et de solides perspectives à long terme (hausse des taux de pénétration, média non fragmenté).
Les chiffres macroéconomiques
Les ventes au détail ont reculé de 1,2% en mai, à comparer avec un consensus Thomson Reuters de +0,2%. Le chiffre d'avril a été relevé de +0,4% à +0,6%. Hors automobiles, les ventes ont baissé de 1,1%, à comparer avec un consensus de +0,1%.
L'indice de confiance des ménages Thomson Reuters-université du Michigan s'est élevé à 75,5 en juin, contre 73,6 en mai. Le consensus était de 74,5. Il s'agit de son niveau le plus élevé depuis janvier 2008.
Les stocks des entreprises ont augmenté de 0,4% en avril, à comparer avec un consensus Briefing de +0,5%. Le chiffre de mars a été révisé de +0,4% à +0,7%.
L'indice des prix à la consommation a progressé de 0,1% en mai par rapport à avril (+1,6 % sur un an), après une augmentation de 0,3 % au mois d'avril, a annoncé l'Insee. L'indice IPCH, qui permet une comparaison avec les autres pays européens, a également augmenté de 0,1%. Il progresse de 1,9% sur un an. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne une hausse de 0,2% de l'IPCH sur un mois et de 1,9% sur un an.
Le déficit de la balance des paiements a atteint 3,5 milliards d'euros en avril après 4,5 milliards d'euros en mars, a annoncé la Banque de France.
A la clôture, l'euro cote 1,2066 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.
Taux directeur : Il s'agit du taux d'intérêt principal de chacune des banques centrales dans le cadre des prêts aux institutions financières commerciales. Le pilotage de ces taux est un instrument de politique monétaire, qui permet d'agir sur la vie économique d'un pays. Ainsi, lorsque celui-ci veut aider sa monnaie ou lutter contre l'inflation, il lui faut relever légèrement ses taux directeurs, tout en veillant à ne pas trop peser sur la croissance.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses).
Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement.