Deux jours avant la Journée mondiale de l’environnement (5 juin), le PNUE a présenté à l'occasion d'une Conférence sur la biodiversité internationale et la conservation organisé à Kigali, au Rwanda, le rapport intitulé « Planète morte, planète vivante : restauration de la biodiversité et des écosystèmes pour un développement durable ».
Cette étude montre que les investissements environnementaux dans des actifs naturels dégradés peuvent générer des revenus substantiels et ne sont en aucun cas une entrave à la croissance et au développement. Ces investissements peuvent consister à restaurer des cours d’eau alimentant les rivières et les lacs, à améliorer la stabilité et la fertilité des sols qui sont vitales pour l’agriculture et à combattre le changement climatique en capturant et stockant le carbone présent dans l’atmosphère.
70 000 milliards de dollars de « services » rendus
La valeur annuelle des « services » rendus à l'Homme par les écosystèmes dans le monde (apport en nourriture, en eau ou en médicaments naturels, protection contre les catastrophes naturelles etc) est très importante. « L'infrastructure écologique de la planète procure à l'humanité des services d'une valeur de plus de 70 000 milliards de dollars par an et peut-être même beaucoup plus. Dans le passé, ces services n'étaient jamais ou pratiquement jamais comptabilisés au niveau national ou international. Cela devrait et doit changer », a expliqué Achim Steiner, le Secrétaire général adjoint de l'ONU et directeur exécutif du PNUE.
A travers ce rapport, le PNUE veut montrer à l’humanité qu’une mauvaise gestion des actifs naturels représente « un obstacle au développement tellement énorme qu'à côté de lui la récente crise économique semble presque insignifiante ». Autre message délivré par les Nations Unies : des investissements correctement planifiés et des réinvestissements dans la restauration sont très importants « sinon essentiels », pour le développement durable.
Priorité à la protection des écosystèmes
Plus de 60 % des écosystèmes – des marais et récifs coralliens aux forêts et sols tropicaux - sont déjà dégradés. « La restauration doit, désormais, devenir une priorité au même titre que la préservation », soulignent les Nations Unies. « La restauration coûte peut-être dix fois plus cher que la simple gestion d'écosystèmes existants mais elle n'en reste pas moins une bonne affaire au vu du rendement en termes de récupération de services naturels », explique le PNUE.