Relativement résistante aux inquétudes sur les économies européennes et chinoise, la Bourse de New York a finalement cédé face aux chiffres de l'emploi aux Etats-Unis et tentera de se rassurer avec d'autres indicateurs de la semaine prochaine.
"Une actualité positive peut conduire le marché instantanément à la hausse aussi facilement qu'une information négative déclenche soudainement des ventes massives", a constaté Frederic Dickson, de D.A. Davidson, à la fin de semaine.
L'indice Dow Jones a terminé vendredi à 9.931,22 points, soit un recul de 2,03% sur la semaine écoulée.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a abandonné 1,68% à 2.219,17 points et l'indice élargi Standard and Poor's 500 2,25% à 1.064,88 points.
"Dans le monde du risque, il semblait que les Etats-Unis allaient se révéler l'économie la plus stable, mais avec des chiffres mensuels de l'emploi décevants par rapport aux attentes, cela a naturellement eu un impact profond sur le marché", indique Gina Martin, de Wells Fargo Securities.
Celui-ci "comptait vraiment sur les Etats-Unis pour s'en sortir", ajoute l'économiste.
Après cette statistique de 431.000 créations d'emplois en mai, contre un demi-million attendu, les trois principaux indices ont tous chuté de plus de 3% à New York vendredi.
Le marché avait auparavant traversé une semaine à nouveau riche en inquiétudes pour l'économie européenne, mise à mal par une crise des finances publiques, et pour l'économie chinoise, sous la pression des efforts du gouvernement de Pékin pour éviter une surchauffe.
Ces deux sources de risque pour les marchés, ainsi que "l'effet psychologique" de la gigantesque marée noire qui sévit actuellement aux Etats-Unis, ont fortement marqué les investisseurs, estime Owen Fitzpatrick, de Deutsche Bank.
"L'économie va toujours dans la bonne direction, mais les acteurs du marché s'inquiètent des mesures qui doivent être prises, que l'on va continuer de voir une croissance ralentie dans certaines régions, en particulier l'Europe", élabore-t-il.
Participant à la chute des places financières en toute fin de semaine, l'euro a plongé sous 1,20 dollar. L'évolution de la monnaie européenne a été très surveillée cette semaine par les investisseurs.
Toutefois, la surprise provoquée par le rapport sur l'emploi "pourrait recentrer l'attention sur les données économiques américaines, et non plus seulement en priorité sur l'Europe ou l'Asie. Non que ces autres problèmes ne continueront à peser sur le marché", avance Gina Martin.
"Les chiffres hebdomadaires des allocations chômage publiées le jeudi captent de plus en plus l'attention chaque semaine", note de son côté Owen Fitzpatrick.
Le Livre Beige de la Réserve fédérale sera publié mercredi, et en fin de semaine le marché sera confronté à un sondage sur le moral du consommateur.
"Je suis curieuse de voir si la confiance des ménages peut maintenir sa récente fermeté face à la situation vraiment difficile des marchés depuis maintenant plus d'un mois", indique Gina Martin.
Les ventes de détail seront également publiées vendredi.
"Nous devons nous ajuster aux nouvelles prévisions de croissance, qui ont été revues en baisse depuis deux mois. Une fois que le marché aura fait ces ajustements, et la plupart ont eu lieu le mois dernier, on parviendra à un point où il se sentira plus à l'aise face à l'avenir", pronostique Owen Fitzpatrick.