UBS a relevé son objectif de cours sur Safran de 22 à 30 euros tout en réitérant son opinion Achat. Le broker a relevé ses prévisions d'Ebitda (+13% pour 2011, +16% pour 2012) à la faveur d'objectifs plus élevés de livraisons d'avions et de taux de change plus favorables. Il table sur une croissance annuelle moyenne de 20% de l'Ebitda sur les 5 prochaines années. Selon l'analyste, Safran est bien positionné pour bénéficier de l'amélioration du marché service après-vente dans l'aéronautique civil à partir de 2011.
Par ailleurs, il pense que le groupe est bien protégé de l'augmentation de la concurrence sur le marché des avions mono-couloirs. Le moteur CFM Leap-X devrait équiper le C919 chinois et continuer d'équiper des appareils de Boeing et d'Airbus.
A long terme, UBS s'attend à ce que les pays émergents développent de nouveaux équipements aéronautiques susceptibles de concurrencer Safran. Mais, l'importance des revenus d'activités d'après-vente modère ce risque.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Issu de la fusion de Sagem et de Snecma, Safran est un groupe international de haute technologie leader dans les domaines de la propulsion aéronautique et spatiale, des équipements aéronautiques et de la défense sécurité.
Le groupe emploie 54 000 personnes réparties dans plus de 30 pays. En 2007, il a réalisé 55% de son chiffre d'affaires en Europe, 26% en Amérique du Nord, 9% en Asie et 10% dans le reste du monde. L'actionnariat du groupe se répartissait, au 31 décembre 2008, entre le public (37%), l'Etat (30,2%), les salariés (21,7%), Areva (7,4%) et l'autocontrôle (4,3%).
Les forces de la valeur
- Safran dispose d'une solide base dans l'aéronautique et la défense au potentiel de développement substantiel. Safran est ainsi le troisième acteur de l'industrie européenne de l'aéronautique/défense (derrière EADS et BAE).
- Avec la sortie de l'activité de communication, Safran confirme le recentrage sur son coeur de métier : la propulsion, l'aéronautique, la défense et la sécurité.
- Le groupe vise à devenir un leader mondial dans les solutions d'identification basées sur la biométrie et dans la détection. Le marché de la sécurité est peu cyclique et dégage une croissance à deux chiffres.
- Le groupe continue de bénéficier d'un effet mix entre les moteurs de première et seconde génération (soit environ 52% de la base installée) puisque 70% de ces moteurs ne sont pas encore passés en atelier de maintenance.
- Le groupe présente une solidité financière qui repose sur un endettement limité et des cash flows récurrents élevés.
Les faiblesses de la valeur
- Le retard accumulé par le programme A400M est un handicap. Safran fait partie via Snecma du consortium européen chargé du développement du moteur de l'avion de transport militaire d'Airbus.
- Safran est également dépendant du programme B787 de Boeing, sur lequel la visibilité reste faible.
- Safran est une valeur très sensible au dollar puisqu'une variation de 10% de la parité aurait, toutes choses étant égales par ailleurs et hors couvertures, un impact de l'ordre de 315 millions d'euros au niveau du résultat d'exploitation.
Comment suivre la valeur
- Safran est sensible à l'évolution du secteur aéronautique civil et militaire.
- Les négociations tarifaires avec les constructeurs, notamment Airbus et Boeing, sont à suivre.
- La valeur est sensible à la baisse du dollar.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Aéronautique - Défense
Fitch considère que les groupes aéronautiques ne sont pas très généreux avec leurs actionnaires. Ainsi, EADS, qui disposait pourtant d'une trésorerie nette de 4 milliards d'euros à la fin du troisième trimestre, n'a pu en faire profiter ses actionnaires car il doit disposer d'un matelas de sécurité compte tenu des difficultés de l'aviation commerciale et des dépassements de coûts du programme A400M. Le cabinet d'étude PricewaterhouseCoopers estime que la valeur totale des fusions-acquisitions dans l'aéronautique et la défense sur le plan mondial, qui s'est établi à 10 milliards de dollars, a atteint, en 2009, son plus bas niveau depuis dix ans. Sur un marché particulièrement affecté par la crise économique mondiale, les spécialistes s'accordent à penser que l'Asie est un marché porteur. Selon Airbus, les compagnies aériennes de la région Asie-Pacifique devraient commander environ 8.000 appareils, représentant 1.200 milliards de dollars d'ici à 2028. La demande de la région va représenter un tiers de la demande mondiale durant cette période. La plupart des appareils commandés devraient être des gros-porteurs tels que l'A380.