Les futures sur indices prédisent un fort repli des marchés américains après des chiffres décevants sur le front de l'emploi. La semaine dernière, les inscriptions au chômage ont bondi à 471 000 contre 446 000 la semaine dernière, alors que les analystes attendaient une baisse. Les investisseurs craignent par ailleurs que de nouveaux pays européens interdisent les ventes à découvert à nu à la suite de l'Allemagne. Peu avant l'ouverture de Wall Street, les futures sur indices S&P 500 et Nasdaq 100 reculaient respectivement de 1,87% à 1 089,20 points et de 1,89% à 1 833,00 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a terminé une nouvelle fois sur une baisse, les investisseurs étant toujours ébranlés par la décision de l'Allemagne d'interdire les ventes à découvert à nu sur certaines valeurs, ainsi que sur les emprunts d'Etat et les CDS souverains. En revanche, le groupe informatique Hewlett Packard s'est bien comporté après avoir relevé ses prévisions de résultats annuels pour la deuxième fois de l'année. Mercredi, le Dow Jones a perdu 0,63% à 10 444,37 points et le S&P 500 a cédé 0,51% à 1 115,05 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont atteint 471 000 lors de la semaine du 15 mai, contre 446 000 (chiffre révisé de 444 000) la semaine précédente. Les analystes attendaient un chiffre de 440 000.
Les investisseurs attendent la publication à 16h de l'indice des indicateurs avancés du Conference Board pour le mois d'avril et de l'indice Philly Fed pour le mois de mai.
Les valeurs à suivre
APPLIED MATERIALS
Applied Materials a renoué avec les profits au deuxième trimestre, clos début mai, grâce à une forte hausse des ventes. Le groupe américain d'équipements pour le secteur des semi-conducteurs a dégagé un bénéfice net de 264 millions de dollars, soit 20 cents par action, à comparer avec une perte de 255 millions de dollars, ou 19 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est élevé à 22 cents, soit 1 de mieux que le consensus Thomson Reuters. Le chiffre d'affaires a, lui, fortement progressé à 2,3 milliards de dollars.
NOVELL
L'éditeur de logiciels Novell, qui s'est mis en vente, a reçu pas moins de 20 marques d'intérêt, selon le « Wall Street Journal ». Les candidats seraient pratiquement tous des fonds d'investissement. Le groupe a déjà rejeté une offre de 5,75 dollars par action, soit 2 milliards de dollars de la part du hedge funds Elliott Associates, L.P. Selon le quotidien, les nouvelles offres seraient supérieures à celle d'Elliott Associates.
SEARS
Sears Holdings a publié un bénéfice net de 16 millions de dollars au premier trimestre, soit 14 cents par action. Le résultat s'est replié de 39% sur la période en raison de la stagnation des ventes et de la dégradation des marges. Le chiffre d'affaires est resté quasi-stable, en recul de 0,1% à 10,05 milliards de dollars. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a reculé à 16 cents contre 38 cents au premier trimestre 2009. Le résultat opérationnel a reculé de 128 à 98 millions de dollars.
STAPLES
Staples a fait état jeudi d'un bond de 30% de son bénéfice net trimestriel, soutenu par l'amélioration de ses ventes en Amérique du Nord et à l'international. A l'issue de la période de 3 mois close le 1er mai, le bénéfice net du distributeur de matériels de bureaux s'est établi à 188,8 millions de dollars, ou 26 cents par action, contre 20 cents un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le BPA ressort à 28 cents, soit un cent de mieux que le consensus, selon Thomson-Reuters. Le chiffre d'affaires a progressé de 4% à 6,06 milliards de dollars.
SYMANTEC
L'éditeur de logiciels de sécurité Symantec a signé un accord pour racheter les activités d'identité et d'authentification de VeriSign pour 1,28 milliard de dollars en numéraire. Le groupe s'attend à ce que cette opération soit dilutive à hauteur de 9 cents par action, hors éléments exceptionnels, sur l'exercice fiscal 2011. La finalisation de cette acquisition est attendue au cours du trimestre, clos fin septembre.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.