Les marchés actions européens devraient rebondir après la forte baisse de la veille. Les investisseurs continueront à suivre la suite du feuilleton sur l'interdiction allemande de vendre à découvert certains produits financiers spéculatifs. Les autres pays partenaires de la zone euro ont fait part de leur désapprobation à l'égard de cette décision prise sans concertation. Les valeurs minières et pétrolières devraient bénéficier du rebond des matières premières. A Paris, Air France-KLM a confirmé anticiper un retour à l'équilibre opérationnel en 2010-2011 après un exercice très dégradé.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe la formation d'un corps noir de 46 points à l'issue d'une séance assez animée dont le volume journalier se situe juste sous les 5 milliards d'euros. La décision unilatérale de la part des autorités allemandes de bannir la vente à découvert sur les sociétés financières, les emprunts d'états et les CDS a été mal perçue par les investisseurs qui ont a nouveau procédés à des ventes massives. Les chandeliers japonais montrent que l'initiative reste à ce stade toujours au main des intérêts vendeurs. Le marché parisien reste fragile et pourrait dans les prochaines heures revenir tester le plus bas annuel situé à 3350 points.
Les valeurs à suivre
AIR FRANCE-KLM
Air France-KLM a accusé au titre de son exercice 2009-2010 une perte opérationnelle courante record de 1,285 milliard d'euros, contre une perte de 186 millions en 2008-2009. La perte nette s'établit à 1,559 milliard contre une perte de 811 millions un an plus tôt. Le chiffre d'affaires ressort à 20,99 milliards, en baisse de 15%. La compagnie aérienne a été lourdement pénalisée par la crise. Le groupe a confirmé anticiper un retour à l'équilibre opérationnel en 2010-2011, hors impact des couvertures pétrole antérieures à 2009 et sous réserve du coût définitif de la crise du nuage de cendres.
LVL MEDICAL
Dans le cadre de l'évolution du mécanisme srd « Service de Règlement Différé » engagé par Euronext, le prestataire de santé LVL Médical a annoncé son entrée dans la catégorie des valeurs éligibles au « SRD long-seulement », c'est-à dire à l'achat. Cette évolution ne concerne pas les négociations éventuelles sur le marché de prêt-emprunt de titres (« vente à découvert »). Ces modifications résultent de la volonté d'Euronext d'étendre la liste des sociétés éligibles au SRD aux valeurs réalisant un volume de transactions quotidien minimal de 100 000 euros.
SPERIAN PROTECTION
Le groupe industriel américain diversifié Honeywell a surenchéri sur Sperian Protection à 117 euros par action. L'offre d'1,4 milliard de dollars (dettes incluses), payable intégralement en cash, a été acceptée par Essilor et Dalloz, les deux principaux actionnaires du spécialiste français de la protection individuelle, représentant 28% du capital. Elle représente une prime de 93% par rapport au cours du 30 mars 2010 (dernier cours avant l'annonce du projet d'offre Cinven) et 67% par rapport au prix proposé précédemment par Cinven.
TECHNIP
Technip a remporté un contrat auprès d'Eni pour le projet de développement du champ Kitan. Ce champ est situé par environ 350 mètres de profondeur d'eau, dans une zone de la mer de Timor administrée conjointement par le Timor Oriental et l'Australie, à 500 kilomètres au large des côtes australiennes et 250 kilomètres au Sud de Dili, capitale du Timor Oriental.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les investisseurs prendront connaissance à 14h30 des inscriptions au chômage pour la semaine du 15 mai puis à 16h de l'indice des indicateurs avancés du Conference Board pour le mois d'avril et de l'indice Philly Fed pour le mois de mai.
A 8h25, l'euro cote 1,2338 dollar.
Hier à Paris
Les marchés européens sont repartis à la baisse après la décision unilatérale de l'Allemagne d'interdire les ventes à découvert à nu, notamment sur les 10 plus importantes institutions financières du pays. Cette décision, qui témoigne de l'absence de coordination en Europe, a ravivé les craintes concernant la capacité du Vieux Continent à s'organiser pour régler la crise de la dette souveraine. A l'image des derniers jours, les valeurs financières et les cycliques ont été les plus attaquées. Le CAC 40 a clôturé en repli de 2,92% à 3511,67 pts. Le FTSE Eurotop 100 a cédé 2,91% à 2098,54 pts.
Hier à Wall Street
Wall Street a terminé une nouvelle fois sur une baisse, les investisseurs étant toujours ébranlés par la décision de l'Allemagne d'interdire les ventes à découvert à nu sur certaines valeurs, ainsi que sur les emprunts d'Etat et les CDS souverains. En revanche, le groupe informatique Hewlett Packard s'est bien comporté après avoir relevé ses prévisions de résultats annuels pour la deuxième fois de l'année. Mercredi, le Dow Jones a perdu 0,63% à 10 444,37 points et le S&P 500 a cédé 0,51% à 1 115,05 points.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
indice zew : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens.